A Lattaque Des Sommets

A l’attaque des sommets : Valparaiso - Mendoza (27 Avril – 7 Mai)

Mercredi 27 Avril : Nous partons comme prévu de Vina del Mar en direction du Nord mais tentons un dernier coup de bluff pour l’appareil photo. Nous repassons au magasin Nikon et proposons notre dernier prix. Et… incroyable, nous obtenons gain de cause. Ils acceptent finalement une remise de 17% ! Nous voilà donc heureux possesseurs d’un Nikon D3100, notre nouveau joujou de paparazzis.

Nous prenons quelques clichés sur la plage . . .

Nous pouvons enfin partir en direction des villes plus touristiques de la côte. La première est Renaca. Nous sommes partagés : le bas de la ville est sympathique semblable à ce que l’on peut voir depuis Valparaiso avec en plus un beau rivage! Mais en hauteur les trop nombreuses barres d’immeubles gâchent un peu le tableau.

Un peu plus loin, la route du bord de mer est malheureusement fermée… au moment de faire demi-tour, nous entendons un bruit étrange venant de la mer…. Sur le rocher se trouve une famille d’otaries, l’émerveillement !!

Nous dormons à Concon, chez une retraitée qui n’a pas voulu nous laisser dormir dans la tente, et nous a prêté une chambre.

Jeudi 28 Avril : Nous quittons Concon, et la suite de cette côte pacifique nous réserve une nouvelle surprise, des dunes immenses qui nous séparent de l’océan !

Nous nous arrêtons sur le petit port de pêche de Horcon et nous nous régalons de « machas a la parmesana », des couteaux (coquillages) au four avec de la crème et du parmesan, un délice. C’est un plat typique du coin.

Nous trouvons finalement un petit emplacement pour faire du camping sauvage à l’abri dans une forêt, et nous nous endormons avec le grondement des vagues.

Vendredi 29 Avril : C’est notre dernier jour en bord de mer avant Lima . . . dans plus de deux mois ! Nous nous arrêtons à Cachagua pour voir l’ile Monumento Nacional qui sert de refuge à des colonies de manchots et d’otaries, sans succès ! Par chance, nous avons droit à un spectacle de pélicans un peu plus loin, à Papudo, pendant la pause déjeuner !

Nous quittons finalement l’océan et reprenons la panaméricaine : nous retrouvons les piétons qui traversent l’autoroute, les cyclistes à contre-sens, les chevaux, les chiens, et les vendeurs ambulants…. Cette fois, ils sont habillés en blanc et agitent des bâtons auxquels ils ont accrochés des bouts de tissus blancs. Ils ont devant eux des paniers fermés par un linge blanc, qui attisent notre curiosité… après avoir vu une cinquantaine de personnes, sur une dizaine de kilomètres, notre curiosité l’emporte et nous nous arrêtons, ce sont en fait des pâtisseries, car nous sommes dans la région des pâtisseries, de quoi se faire un bon gouter !!

Samedi 30 Avril : Depuis le bord de l’autoroute nous voyons des cultures immenses à flanc de collines, et même sur les montagnes. Nous nous demandons ce que ça peut être et pensons à l’avocat car il y a des étals entiers d’avocats sur le bord des routes depuis plusieurs kilomètres. Effectivement, ce sont bien des avocats qui poussent dans ces arbres ! Et ici c’est la région des avocats.

Nous finissons dans le jardin d’une maison et notre hôte nous explique comment fonctionne la culture de l’avocat et nous montre les différentes variétés. Dans la région, une partie des gens travaillent dans les exploitations de raisins de table pour l’exportation, et l’autre partie dans la production d’avocats qui s’étale sur toute l’année.
Nous en dégustons quelques uns bien murs tout juste cueillis et Olivier se surprendra même à aimer un bon sandwich à l’avocat !

Petit à petit nous nous rendons compte que le Chili est une terre nourricière pour de nombreux pays. Nous avons vu qu’ils exportent des pommes, du raisin, du vin, des avocats, des noix, des tomates, et ce n’est surement pas tout!

Dimanche 1er Mai : Nous partons en direction de los Andes où nous voulons passer la nuit avant d’entamer l’ascension du col.

Nous faisons une halte à San Felipe et mangeons une Chorilla. Une assiette Chilienne que l’on peut trouver dans toutes les petites brasseries : Frites, fromage, tomate, avocats, œuf et viande de bœuf.

Lundi 2 Mai : Au programme aujourd’hui, ravitaillement et préparation avant la montée du col. Nous devons embarquer 5 jours de nourriture. Pour ce qui est de l’eau, nous allons longer une rivière et comptons donc la dessus pour nous ravitailler.
Les piles du compteur nous ont lâché et nous en avons besoin pour suivre notre ascension. Ici trouver des piles n’est pas si facile ! Nous devons attendre 16h que la bijouterie ouvre. Nous partons donc assez tard et nous approchons du col tranquillement. Enfin tranquillement . . .
Nous sommes en pleine montée quand tout à coup nous manquons de tomber sans comprendre pourquoi. Un coté du bras de la remorque s’est détaché et la remorque a basculé, ce qui a tordu le second bras. Nous mettons pas mal de temps avant d’arriver à décrocher à détordre à la main et à remettre tout ça en ordre ! Assez pour avoir le temps de voir une belette sautiller derrière nous. Plus de peur que de mal nous repartons à l’assaut du col.

Nous nous arrêtons un peu plus loin, de l’autre côté de la rivière que l’on traverse par un pont suspendu. Nous mettons notre tente à coté d’un exemplaire plus rustique.

Mardi 3 Mai : Nous avons tellement bien dormis que nous ne partons qu’en début d’après midi. Alors que nous sommes en train de plier nos affaires, nous voyons un couple de cyclovoyageurs arrêtés près du pont suspendu. Nous allons discuter avec eux et décidons de nous retrouver un peu plus tard sur la route, quand ils feront leur pause déjeuner.

Après une vingtaine de kilomètres, nous nous retrouvons comme prévu et attaquons l’ascension du col ensemble. Un seul mot peut décrire ce paysage : EPOUSTOUFLANT ! Nous nous sentons tout petit au cœur de ces montagnes de 4000m d’altitude. La route sinueuse monte sans cesse et dès que nous passons derrière une montagne c’est pour en trouver une autre toujours plus haute et toujours plus impressionnante.

Après 1100m d’ascension nous bivouaquons avec Paolo et Pinar ( leur site ici ) au bord du Rio Aconcagua. La température baisse à une vitesse impressionnante et nous sommes contents à la fin du repas de pouvoir rejoindre nos lits respectifs bien au chaud emmitouflés dans nos duvets.

Mercredi 4 Mai : Malgé le fait qu’on se soit levés très tôt et dans le froid (le soleil traine à faire son apparition avec des sommets si hauts), Pinar et Paolo partent avant nous !! Bon, on a quand même réussi à les voir, et on a battu notre record, on était prêts à 10h !!

Nous reprenons donc notre route tranquillement, après avoir passé une bonne nuit. Nous continuons à grimper et bientôt, nous apercevons une série d’épingles les unes au dessus des autres, pas moins de 31 épingles nous attendent.

Une vue incroyable sur un paysage magnifique, grandiose, immense, les mots nous manquent. C’est de loin notre ascension la plus difficile mais sans conteste celle qui en vaut le plus la peine. A notre vitesse, nous avons tout le temps d’en profiter et d’en prendre plein les yeux.

1250m plus haut, nous apercevons le Tunel Cristo Redentor, culminant à 3200m.

…qui sonne notre passage en Argentine et surtout le début de notre descente ! Ca tombe bien, nous sommes lessivés !

Nous décidons de passer la douane qui se situe à une vingtaine de kilomètres puis de chercher un endroit pour dormir, mais le destin va en décider autrement…

Nous commençons à descendre à bonne allure lorsque soudain l’arrière du vélo se met à chasser dangereusement…. Nous nous arrêtons tant bien que mal… c’est en fait un des quatre bras de la remorque (en acier) qui s’est littéralement cassé, la remorque penche donc d’un côté et déséquilibre le vélo.

Nous ne pouvons plus rouler et sommes à 3100m d’altitude, il est 18h… nous essayons de faire du stop mais nous sommes entre les deux postes de douane et personne ne prend le risque de nous embarquer !

C’est finalement une voiture de police qui embarque notre remorque cassée et nous nous donnons rendez-vous au poste de douane Argentin, 15km plus bas. Nous descendons avec le tandem uniquement, et profitons en chemin de la vue sur l’Aconcagua, le plus haut somment d’Amérique culminant à 6949m.

Au poste de douane nous récupérons notre remorque mais il est 20h et nous sommes coincés ici. A cause de l’altitude et du froid, le poste de douane Argentin est à l’intérieur d’un immense hangar, doté d’un service maintenance.

Nous ne voulons pas faire de stop car Mendoza est à plus de 200km et il est déjà tard. Les douaniers nous proposent donc d’attendre l’agent de maintenance pour qu’il nous fasse une soudure. Malheureusement, il n’arrive pas et nous décidons donc de planter la tente dans le parking. Par chance, alors que nous sommes en train de chercher un endroit, l’agent de maintenance arrive. Il nous fait une soudure (plus que mauvaise) et nous espérons qu’elle tiendra au moins 200km pour que nous puissions arriver à Mendoza et faire une réparation plus solide… Nous allons avoir plusieurs jours de traversée du désert et il ne faudrait pas que la remorque lâche de nouveau… Une fois la soudure finie, il est 23h, nous n’avons pas mangé et ne savons toujours pas où nous allons dormir. Du coup, le soudeur nous invite à dormir dans sa baraque de chantier. Il nous faudra un bon repas pour se remonter le moral et une bonne nuit de sommeil pour se remettre de cette journée riche en effort et en émotion.

Jeudi 5 Mai :

Nous repartons et commençons à descendre tranquillement. 2500 m d’altitude nous séparent de Mendoza et les 200 prochains kilomètres promettent d’être plutôt faciles.

Nous nous arrêtons quelques kilomètres plus loin au Puente del Inca, une arche de pierre orange, qui doit sa couleur aux ruissellements des eaux chaudes sulfureuses.

A peine arrivés, un bus de touristes se jette sur nous et les personnes défilent les unes après les autres pour se photographier avec nous ! Il y a même une file d’attente qui se forme. Nous voilà coincés pendant une bonne demi-heure !! Nous repartons enfin et essayons de préserver la remorque autant que possible. Nous profitons du paysage qui est aussi beau et impressionnant que du coté Chilien.

Nous passons devant le cimetière des Andinistes, qui regroupe tous les grimpeurs morts dans l’Aconcagua. Nous nous arrêtons dans un camping à Uspallata où nous retrouvons les deux cyclistes Italiens Paolo et Pinar.

Vendredi 6 Mai :

On sait d’avance qu’aujourd’hui sera la plus longue étape, surement plus de 110km car nous voulons arriver à Mendoza ce soir pour pouvoir réparer correctement la remorque demain, samedi.

Il fait vraiment froid, quelques degrés seulement. Nous descendons à bonne allure et croisons un camping car de Français, une famille partie avec deux petits garçons partis pour un an et demi. Nous nous arrêtons discuter un moment, puis nous repartons car l’étape est encore longue. leur site ici

Nous sommes à environ 35km de Mendoza lorsque le tandem se met à chasser de l’arrière. La remorque s’est de nouveau cassée. Par chance, nous ne sommes pas loin d’une grosse route. Nous faisons de nouveau du stop et sommes assez inquiets car il se fait tard. Les deux Italiens nous rattrapent pendant ce temps et continuent leur route en direction de Mendoza. Alors que nous commençons à désespérer, une voiture s’arrête et Lucas nous propose son aide. Comme il ne peut pas charger le tandem, il part avec Audrey, la remorque et les sacoches. Olivier doit faire les 35 derniers kilomètres seuls sur le tandem !! Pendant que je (Audrey) rencontre les frères et sœurs de Lucas, et me fait un bon gouter, bien au chaud, Olivier prend la roue d’un camion, rattrape les Italiens, et pédale jusqu’au camping. Nous nous retrouvons finalement au camping avec toutes nos affaires vers 20H30 et Lucas, qui fait des études d’œnologie, nous donne une bouteille de Malbec, vin typique de la région.

Nous nous installons avec Paolo et Pinar et partageons un bon petit repas, et ce vin délicieux !

Samedi 7 Mai :

Lucas et sa mère, Clara, nous ont trouvé un soudeur qui peut nous réparer la remorque, chose peu aisée un samedi ! Nous nous rendons chez lui et par chance nous sommes chez un professionnel de la soudure ! Il répare puis renforce la zone qui a lâché et nous espérons qu’ainsi nous n’aurons plus de soucis !

En plus de leur aide, nous sommes invités à manger des Milanesas (escalopes Milanaises), le plat typique, leur repas du samedi midi ! Toute la famille est là et le repas est très sympa. Nous discutons de choses et d’autres et nous nous renseignons sur ce qu’il y a à visiter à Mendoza.

Le soir, nous avons prévu un barbecue avec Pinar et Paolo, et nous nous régalons autour d’un énorme morceau de bœuf, une bonne salade et une bonne bouteille de vin.

Opération "Sponsorisez nos kilomètres"

Le principe est simple, nous mettons en vente les kilomètres que nous allons parcourir, soit 20 000km. Chaque kilomètre coûte un euro. Vous pouvez ainsi choisir le nombre de kilomètres que vous souhaitez parrainer. Nous remercions toutes les personnes qui nous aident à réaliser notre rêve.