From 3 roues vers le monde

Recit: CentralPlateau

Le plateau central : Tauranga - Turangi (8 – 15 Décembre)

Après deux semaines passées avec les Néo-Zélandais, nous commençons à nous habituer à leur accent. Ici les « e » se prononcent « i », du coup, quand ils parlent, il faut être bien concentré ! Une « tent » devient une « tint », un ours (bear) devient une bière (beer), et quand (when) devient gagner (win). Bref, les discussions deviennent rapidement marrantes !
Le plateau central forme le cœur volcanique de l’île du Nord. On y trouve de nombreux lacs, geysers, sources d’eau chaude, émanations d’hydrogène sulfuré, bassins de boue et de magnifiques volcans. C’est aussi le fief de la culture Maori.

Jeudi 8 Décembre :

Nous sommes à Tauranga avec nos hôtes, Kevin et Jillian. Nous en profitons pour mettre au point notre itinéraire pour la Nouvelle-Zélande. Même si l’avion n’est prévu que pour le 18 Janvier, la semaine passée à tourner autour d’Auckland va nous manquer à la fin, et nous devons décaler notre billet. C’est au centre-ville que nous trouvons un bureau de la compagnie aérienne, puis nous quittons Tauranga par le bord de mer. La plage est immense, elle s’étend à perte de vue. Des villas de plusieurs millions d’euros longent le littoral, avec des architectures un peu folles et des matériaux de construction les plus divers, de la pierre au cuivre.

En route vers le plateau central, nous traversons la ville de Te-Puke : capitale mondiale du kiwi. Sur plusieurs dizaines de kilomètres à la ronde, s’alignent des plants de kiwis, jaune ou verts, protégés du vent par d’immenses allées de cyprès.

Nous pensons donc dormir dans une de ces exploitations mais au moment où nous commençons à chercher, nous avons en fait déjà quitté la plaine. Nous sommes dans une forêt de pins, clôturée et hostile aux campeurs…Nous trouvons quand même un chemin forestier le long duquel nous installons notre campement.
Heureusement que notre tente est bien étanche car notre sommeil est interrompu une première fois par une pluie violente. Tout est à l’abri, nous nous rendormons donc sur nos deux oreilles.

Vendredi 9 Décembre :

Audrey est réveillée par des bruits de pas sur le chemin…GOOD MORNING CAMPERS !!! « L’homme crieur » n’a fait que passer mais ça y est nous sommes réveillés, et il est 4h58. Maintenant, il en faut plus pour nous inquiéter, l’homme a passé son chemin et nous nous rendormons tranquillement.
Après s’être reposés quelques heures de plus, nous reprenons la route en direction de Rotorua, nous sommes toujours au cœur des forêts de pins, et nous montons tranquillement jusqu’à atteindre le plateau central. La route n’est vraiment pas agréable : le trafic est vraiment dense et les voitures et camions roulent particulièrement vite, alors que la route est étroite. En plus, sur une bonne partie du chemin, ils viennent de refaire le revêtement. Résultat : les voitures/camions nous projettent des graviers dessus, et ça fait plutôt mal ! Nous sommes donc contents d’apercevoir enfin le lac de Rotorua. Nous nous promenons un peu en ville, le temps d’admirer les geysers locaux, qui sont franchement décevants, comparés à ceux que nous avons vu en Amérique du Sud !

Samedi 10 Décembre :

Ce matin, nous changeons le pneu arrière qui était plus qu’HS. En remontant la roue, Olivier se rend compte qu’il y a un gros problème : l’axe de la roue est littéralement cassé en deux. Un rapide tour des magasins de vélo de la ville nous fait perdre tout espoir de trouver la pièce en stock. Une commande ne peut pas arriver avant mardi ! Nous voilà donc en vacances à Rotorua pour 3 jours. Et il va nous falloir trouver une solution.

Dimanche et lundi :

La pièce de rechange n’est en fait pas disponible en Nouvelle-Zélande. Par contre, nous avons trouvé un axe plus grand, que le magasin de vélo va pouvoir couper aux bonnes dimensions. Nous devrions ainsi pouvoir repartir mardi, le temps que le nouvel axe arrive à Rotorua. Les quelques parcs géothermique de la ville ne sont franchement pas super. Quelques fumeroles et une bonne odeur d’œuf pourri, voilà tout ! Et la moindre activité qui semble intéressante est hors de prix, que ce soit faire du VTT, voir un spectacle Maori ou visiter un parc… Nous sommes donc en repos forcé.
Pour notre dernière nuit à Rotorua nous allons chez Dave, membre de warmshower.org. Il est très sympathique et nous emmène faire un tour de bateau sur la lac. La promenade nous amène à des piscines thermales, accessibles qu’en bateau, où le calme est très reposant.

Mardi 13 Décembre :

C’est sous un ciel bien gris et le cœur rempli de tristesse que nous allons chercher notre vélo ce matin. La roue est réparée, mais nous avons appris hier soir la disparition de Mike, un ami de la promo d’Olivier. Une sale maladie le rongeait depuis des années. Il a toujours fait preuve d’un immense courage, sans jamais se plaindre, et son sourire ne quittait pas son visage, malgré ce qu’il vivait. Il savait sans doute mieux que personne que l’important, c’est de profiter des petits bonheurs du quotidien, et c’est une belle leçon. Mike nous ne t’oublierons pas.
Jamais aucune étape n’aura été si silencieuse.

Mercredi 14 Décembre :

La tristesse est toujours là mais le voyage doit continuer.
Nous avons passé la nuit en camping sauvage, près d’une rivière qui provient d’une source géothermique. Du coup, l’eau y coule à 38°C. La rivière passe au milieu d’une forêt et plusieurs endroits se prêtent à la baignade.

Nous visitons ensuite le parc géothermique de Wai-o-tapu avec ses geysers, ses fumeroles, et ses diverses formations sulfureuses.

Le parc doit son nom à la rivière qui le traverse. Aucun poisson ne peut y survivre compte tenu de la présence de nombreux composants chimiques : souffre, arsenic, silice, oxyde de fer, manganèse. Nous commençons par la piscine de boue.

Suivie du geyser de Lady Knox

Le plus beau est sans aucun doute la piscine de Champagne. Sa température est de 74°C et de petites bulles se forment à la surface, dues au dioxyde de carbone.

Les couleurs sont impressionnantes, en particulier le bain du diable, de couleur jaune fluo. Plus l’eau est verte, plus il y a d’arsenic.

Malgré la pluie battante nous repartons. Nous voulons avancer le plus possible pour pouvoir faire une grosse randonnée de 20km vendredi, dans le parc national de Tongariro.
Nous parcourons donc 76 kilomètres, trempés jusqu’aux os, avant de nous arrêter dans un camping au bord du lac de Taupo. Les propriétaires du camping ont un peu pitié, du coup ils nous laissent une sorte de bungalow pour la nuit.

Jeudi 15 Décembre :

La pluie n’a toujours pas cessée mais nous ne pouvons pas nous permettre de prendre plus de retard. En plus ici il n’y a rien à faire !
Même si nous sommes sur la route pour 16 mois, si nous nous arrêtons quelques jours ici à attendre une accalmie, c’est autant de jour de moins que nous passerons en Asie par exemple. Il y a donc des jours comme aujourd’hui où nous roulons juste pour avancer.
La visibilité est nulle et nous ne pouvons même pas profiter du paysage. Il pleut et nous n’avons pas d’autre choix que de rouler aujourd’hui sur la Highway 1, une des routes les plus fréquentées de Nouvelle-Zélande. Et comme nous ne sommes pas assez mouillés, les camions nous frôlent et nous font prendre des douches. Bref la galère!
En deux heures et demi, nous arrivons à Turangi. Nous avons reçu assez d’eau pour la journée, d’autant plus que c’est l’un des points de départs du Tongariro Alpine Crossing : la randonnée d’une journée la plus célèbre de Nouvelle-Zélande, entre lacs et cratères de volcans. Si la météo le permet, nous irons demain.

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