From 3 roues vers le monde

Recit: ChangMai

Chiang Maï et les Eléphants : Sawankhalok – Chiang Mai ( 12 Mars - 18 Mars )


Lundi 12 Mars :

Les chaleurs extrêmes que nous subissons depuis notre arrivée en Thaïlande nous obligent à être matinaux. Du coup, à 8h nous sommes déjà en train de rouler, et bien que ce soit normal pour certains cyclistes, ce n’est pas dans nos habitudes ! Mais heureusement car le compteur affiche déjà 32°C…
Nous sommes dans la campagne, la route est parfaitement droite et plate, rien de bien palpitant mais du coup, les kilomètres défilent !
Après une cinquantaine de kilomètres, nous avons besoin d’une pause, et d’un bon repas dans un « bouiboui » local pour nous requinquer.
En Thaïlande, pour faire un bon « bouiboui », il faut :
- une bonne guitoune ombragée, avec quelques tables dans une ambiance un peu « cafoutchou » :

- Une carte… incompréhensible, mais au moins tout est à 25 Baht (0€63)

- Une cuisine de chef ****…

Et voilà le résultat…

Oui, ce gros truc rouge dans l’assiette, c’est un piment. On a pourtant essayé : « Mai Phed ! » (Pas épicé)…
Miam!
Au kilomètre 65, c’est fini la rigolade et le profil devient plus prononcé. Nous passons un premier col, premier d’une longue série pour les jours à venir et si la chaleur reste aussi forte, ça va être dur….
Nous passons donc une partie de l’après-midi sous 40°C, en plein soleil et roulons à peine à 6km/h durant l’ascension. Bref, on est cuits, c’est le cas de le dire !
Et surtout, on est au milieu de nulle part. Nous voyons un petit village, mais il n’y a pas d’endroit pour dormir et personne ne semble consentir à nous laisser planter notre tente. Alors que nous repartons, nous voyons de l’autre côté de la route ce que nous pensons être une mairie. On ne saura jamais mais ils comprennent que nous souhaitons un endroit pour dormir et nous amènent à un abri où nous mettons la tente.
Le sommeil est dur à trouver, il fait vraiment très chaud et en dehors de la tente, les moustiques bourdonnent. Du coup, on en profite pour écrire le petit topo sur notre route des vins en Australie…

Mardi 13 Mars :

La nuit à été … moite ! Enfin, il va falloir s’y faire.
Nous passons un col, puis un deuxième, toujours cette chaleur, cette fumée et cette humidité.

On sait et on « comprend » pourquoi ils brulent les champs après les moissons mais pour l’instant, on ne sait pas pourquoi ils brulent également une bonne partie des forêts. Tout au long de la route se succèdent des arbres brunis et des restes de végétation brulés, du coup le paysage n’est pas très joli !
Le trafic est assez réduit, la route est bien large, nous pouvons donc rouler tranquillement. D’autant plus que quand nous sommes dans les pentes les plus raides, les camions ne vont guère plus vite que nous. Alors que nous sommes en pleine côte, un petit camion peine à nous doubler, et dans sa benne… un éléphant, avec sa trompe qui gigote à droite et à gauche de la route !
Depuis 2 jours, nous nous enfonçons dans la campagne et c’est plus difficile de trouver des ravitaillements et une chambre pour dormir. On a toujours quelques stocks mais il nous faut des quantités d’eau énormes, pour parer aux 35°C à 39°C. Et comme nous nous levons à 5h30 et démarrons à 6h30, vers 15h, la journée de vélo est finie. Du coup quand il n’y a pas d’auberge, il nous faut trouver un endroit à l’ombre ! Nous nous mettons à chercher… Au bout de quelques kilomètres, nous voyons un toit en tôles en contrebas de la route, et un plancher surélevé, idéal pour un peu de repos. Mais les guêpes, les frelons et une invasion de fourmis ne nous laissent pas vraiment de répit, grrrr !

L’endroit est calme et la nuit, un peu plus fraiche, est presque agréable. A 23h30, après 4h de sommeil, Olivier se réveille en sursaut et cherche l’heure… Ouf ce n’est pas encore le matin !

Mercredi 14 Mars :

Au réveil, le bon cette fois, nous avons un objectif : rallier Lampang la prochaine grande ville. Là-bas nous pourrons trouver une douche et passer la nuit au frais, dans une chambre ventilée voire climatisée ! Une bonne motivation !
Nous traversons notre premier parc national Thaïlandais. Et c’est la première fois que nous voyons une belle forêt tropicale bien verte. Ca change du paysage bruni et brulé que nous avons l’habitude de voir.
Malgré un bon col de 600m de dénivelé en 7km et quelques ondulations, nous voilà arrivés à 13h. REPOS !!!
Nous passons une bonne partie de l’après-midi à découvrir les petites ruelles, toutes plus animées les unes que les autres, dans cette ville peu touristiques, où rien n’est en Anglais. Nous trouvons une couturière dans un hangar, qui répare le cuissard d’Olivier pour 50 cents, de délicieuses brioches dans une sorte de boulangerie, et picorons ici et là.

Jeudi 15 Mars :

Nous quittons Lampang en direction du centre de conservation des éléphants. Nous sommes plutôt sceptiques en arrivant sur place, mais la visite s’avère très intéressante pour les néophytes que nous sommes. Nous assistons tout d’abord au bain de mi-journée durant lequel ces gros pachydermes se roulent dans l’eau pour se rafraichir. Puis nous avons le droit « au spectacle », où l’on nous explique le rôle des éléphants dans le travail du bois en Thaïlande, ainsi qu’une démonstration de toute la panoplie des acrobaties qu’ils savent réaliser.

Le centre dispose d’un hôpital pour les éléphants maltraités, récupérés dans toute la Thaïlande. Pendant des années, c’était une coutume d’apprivoiser les éléphants sauvages pour les utiliser dans les champs ou les forêts. La mécanisation ayant eu raison de la force animale, les animaux inutiles sont abandonnés et maltraités. Certains sont effectivement dans de sales états et font peine à voir.

Enfin, il y a la maternité avec pleins d’éléphanteaux. Alors que nous posons quelques questions sur les naissances, un employé du parc nous invite à monter dans sa camionnette, pleines de cannes à sucre.
Il nous emmène en fait dans une autre partie du parc, interdite aux visiteurs. Nous sommes en pleine forêt et il y a de nombreux éléphants attachés ici et là par des chaines. Un éléphant est même en pleine séance d’entrainement, entourés de 7 dresseurs.
Certains éléphants sont avec leur éléphanteau, et comme ils ne quittent jamais leur mère, les petits ne sont pas attachés. Du coup, voilà notre chauffeur qui s’arrête, appelle un bébé qui a tout de même un an, et doit faire 200 kilos, et commence à jouer avec lui… et l’éléphanteau charge ! Ils s’échangent quelques petits coups de pied puis c’est notre tour de nous faire charger ! Nous aurons droit chacun à un petit rugby contre l’éléphanteau. Et il est puissant !
Face à la vitesse de charge, Audrey prend la fuite à plusieurs reprises, mais finit par prendre le dessus !

Les éléphants nous ont finalement occupé une bonne partie de l’après-midi et du coup, nous passons la nuit au centre.

Vendredi 16 Mars :

De Lampang jusqu’à Chang Mai, nous sommes sur une autoroute 2*2 voire 2*3 voies. Pas vraiment distrayant, sauf quand à notre grande surprise, dans les pentes les plus raides du col du jour, avançant à 8km/h, nous rattrapons, doublons, puis distançons un semi remorque!
Voici l’essentiel de nos distractions du jour. De toute façon, nous sommes fatigués et nous nous régalons d’avance de notre journée de repos de demain à Chiang Mai.
Nous sommes maintenant totalement décalés. Hier soir à 20h nous ronflions, ce matin à 5h30 on sortait du lit, à 6h30 on démarrait, à 10h nous mangions une assiette de bœuf et de riz en guise de repas de midi, et à 14h nous sommes arrivés à destination et sautons sous la douche. Nous trouvons facilement la motivation pour se lever si tôt : température à 7h : 25°C température à 14h 38°C ! En plus il fait jour à 6h et nuit à 18h30…

Samedi 17 Mars :

Voilà une journée bien paisible à Chang Maï, passée à flâner sur les marchés, profiter des joies de la table et visiter les temples de la ville.\\ L’ambiance « vacances » est très sympa, mais tout est fait pour les touristes et il manque un peu l’authenticité de la Thaïlande que l’on trouve d’habitude! Tout le monde parle Anglais, on trouve de la cuisine Européenne, et les prix eux-aussi sont différents.

Dimanche 18 Mars :

Le réveil sonne, nous sommes sensés repartir mais la paresse nous envahit et nous décidons de nous accorder un jour de plus sans pédaler. Mais pas vraiment une journée de repos !
Nous partons en scooter de location en direction du parc Doï Ithanon à 87km d’ici. Nous avons donc pas mal de route à faire. Mais après 25km sur l’autoroute BBRRR CRAK . . . la courroie de transmission a lâché ! Quand ce n’est pas le vélo, c’est la mobylette! Nous trouvons un téléphone et attendons 1h au bord de la route que quelqu’un vienne nous chercher. C’est un gars de la compagnie de location qui arrive sur un scooter, avec une nouvelle courroie autour du cou. Nous repartons donc avec son scooter et il récupère le notre !
Le reste de la route se fait sans encombre. Une fois dans le parc, nous voyons plusieurs jolies cascades et prenons un peu d’altitude. D’ici, nous sommes supposés avoir une belle vue sur la plaine… Nous ne verrons que le manteau de fumée.

Au total nous avons fait 250km en scooter, pas vraiment reposant comme journée.
Demain nous partons pour la partie « montagneuse » et l’extrême Nord de la Thaïlande.

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