Cote Ouest

La côte Ouest et ses glaciers : Greymouth – Haast (6 – 11 Janvier)


Vendredi 6 Janvier :

Faire du camping sauvage signifie bien souvent dormir au milieu des herbes hautes, sur un terrain pas vraiment plat, et avec un matelas crevé, c’est tout de suite moins marrant ! Impossible de trouver de quoi le réparer, nous allons devoir attendre Wanaka, dans 10 jours de vélo environ !
Nous roulons vers le Sud en nous dépêchant un peu car la pluie est prévue pour demain. On s’arrête au passage au point info de Hokitika pour réserver notre randonnée dans le glacier Franz Joseph, prévue dans trois jours et croisons les doigts, sous le soleil !
Nous profitons également de la connexion internet de la bibliothèque pour réserver notre billet d’avion en direction du Laos, après une belle frayeur : difficile de trouver une compagnie aérienne qui accepte d’embarquer un vélo long d’1m80 ! Nous trouvons notre bonheur chez JetStar, mais nous ne pourrons aller que jusqu’à Bangkok. Ce n’est pas plus mal, ce sera plus simple au niveau des visas de commencer par le Nord de la Thaïlande, puis le Nord du Laos.
Des cyclistes que nous avons rencontrés sur notre route nous ont déconseillé le Sud du Laos en vélo, nous prendrons donc le train via la Thaïlande pour nous rendre à la frontière Cambodgienne. De là, un mois de vélo suivi d’un mois de mission humanitaire nous attendent. Nous avons quelques pistes à approfondir, on vous tient au courant. Nos dernières semaines de voyage seront consacrées au Sud de la Thaïlande, voilà pour ce qui est du programme des derniers mois.
Nous arrivons finalement à Ross, juste à temps pour échapper à la pluie. Toutes les personnes arrivant du Sud nous disent qu’elles ont été sous la pluie toute la journée…
Petite particularité de la journée : des vaches mécheuses et blondes !! Vraiment marrantes.

Samedi 7 Janvier :

La pluie est tombée toute la nuit et continue ce matin. Mais nous sommes chanceux, ça semble s’arranger.

Donc on patiente, on en profite pour bien ranger le fond de la remorque (pièces de rechanges, vestes d’hiver…), pour dévoiler la roue arrive, régler les freins…
Quand le ciel bleu arrive à notre hauteur, nous démarrons. La suite vous la connaissez déjà : des montées, des descentes, du plat, des moutons, des vaches, des champs, des moutons, des moutons, des biches, des moutons…. C’est qui qui nous avait dit : la Nouvelle-Zélande c’est le plus beau pays du monde déjà ? Alors nous y allons de nos petits pronostics.
-Peut-être que les gens avec la fortune qu’ils payent pour venir si loin, ils ne peuvent pas dire que c’est nul, ils sont obligés d’aimer.
-Peut-être qu’en voiture, si tu vas d’un site touristique à un autre, c’est plus intense.
-Peut-être que si tu as de la chance avec la météo…
-Nous aimons aussi la théorie des cyclistes Allemands : ici, dans les campings, on trouve toutes les commodités (en passant par le grille-pain et le sèche-cheveux), ce qui rend le voyage plus facile !
Peut-être. Toujours est-il que ces derniers jours, le trafic nous laisse un bon répit. En plus, nous approchons des montagne du Mont Cook ( 3 754m), et des glaciers qui le recouvrent. Du coup nous retrouvons de belles rivières colorées, gorgées de limons que nous avions tant aimés au Canada.

Nous avons encore beaucoup de mal à trouver un endroit où camper et finissons après 96km à seulement 13km du glacier Franz Joseph.

Dimanche 8 Janvier :

Une petite étape nous attend aujourd’hui pour atteindre le glacier Franz Joseph, ce qui nous laisse tout l’après-midi pour nous détendre dans les piscines d’eau chaude. Ca fait du bien après 570km parcourus en 8 jours.

Nous profitons également de notre temps libre pour bricoler le vélo et trouver d’où vient ce bruit inquiétant qui hante notre vélo depuis deux jours. La sentence tombe, un des roulements de la roue arrière est en train de lâcher ! La prochaine ville est à 4 jours de vélo et nous devrions pouvoir rouler jusque là, malgré la perte de rendement. Espérons qu’ils auront la pièce disponible…

Lundi 9 Janvier :

Nous avons réservé un tour guidé sur le glacier. Bonne nouvelle, il fait un temps parfait. A écouter le guide, ça relève du miracle compte tenu des 12m de précipitations annuelles, et des 240 jours de pluie. La roue tourne. Du coup, c’est en short et en T-shirt que nous partons à l’assaut de la glace.
En parlant de short, on a oublié de vous dire que les Néo-Zélandais ont une façon de s’habiller assez particulière : plus leur short est court, plus ils sont contents. Sur les filles ça passe, mais sur un fermier bien rustre, avec de grosses bottes en caoutchouc bien crottées, des chaussettes 100% laine de mouton remontées jusqu’aux genoux, un short moulant à ras les fesses, ça choque !

C’est la première fois que nous marchons sur un glacier et nous passons un super moment. Nous chaussons de gros crampons et descendons dans quelques crevasses et autres galeries creusées par les eaux de fonte de la glace. La couleur est magnifique.

Nous ne pouvons que constater assez tristement le recul de la glace lorsqu’on nous montre jusqu’où descendait le glacier en 1930. La glace a reculée de presque 1km…
Notre excursion prend fin vers 14h mais la journée ne fait que commencer. Nous repartons toujours plus au sud sur cette côte ouest de l’île du sud, car la météo doit se gâter d’ici quelques jours. Allons-nous-en vite !
Nous traversons des forêts dans lesquelles seul notre compteur de vitesse nous divertit : nous franchissons la barre des 10 000km parcourus en vélo pendant ce tour du monde.

Après 61km, notre barre d’énergie est vide et une bonne nuit de sommeil est la bienvenue.

Mardi 10 Janvier :

Depuis que nous sommes sur la côte Ouest de l’île du Sud, nous avons réussi à éviter la pluie grâce à beaucoup de chance, un suivi attentif des conditions météo et une organisation adéquate. Nous restons donc sur la même lancée et prévoyons une petite étape le matin, sachant que la pluie est prévue pour l’après-midi. Nous nous arrêtons au bord d’un lac, et nous ne sommes pas les seuls cyclistes à nous arrêter là : un Allemand, un couple de Français avec deux enfants de 6 et 9 ans, ainsi qu’un autre couple ont eu la même idée... A croire que c’est un pays pour les cyclistes !

En tout cas c’est l’apothéose des sandflies. C’est vraiment horrible, on se fait piquer sur les rares parties non couvertes par nos habits, même sur la tête !! Du coup, ça donne envie de rester bien abrités dans la tente.

Mercredi 11 Janvier :

Nous roulons en direction de Haast et rattrapons le bord de mer qui nous offre quelques panoramas des plus jolis. La pluie et le beau temps jouent à cache-cache, nous prenons quelques gouttes puis un bon soleil bien chaud, puis quelques gouttes de nouveau.
Alors que nous sommes en pleine descente, et que nous roulons aux alentours de 70km/h, nos jambes s’emballent : la poignée du dérailleur avant ne répond plus, nous ne pouvons plus changer de plateau… Impossible de la réparer, comme pour les roulements, ça attendra Wanaka… En attendant, on fixe le dérailleur sur le plateau du milieu et avec toutes ces montagnes Russes, ça nous fatigue !!

On se demande comment le vélo va résister aux mauvaises routes Asiatiques…
Nous arrivons finalement à Haast, avec 50km au compteur, et après un rapide coup d’œil à la météo nous décidons de repartir. La pluie arrive demain après-midi, il nous faut déguerpir au plus vite !
Petite anecdote ridicule de plus : ici il n’y a de poubelles nulle part. Par exemple aujourd’hui, nous avons transporté sur notre remorque nos poubelles des deux derniers jours car pas de poubelles dans les campings nationaux. Arrivés à Haast, à l’office du tourisme, nous demandons où nous pouvons jeter notre sac, la réponse est toute faite : « Pas ici, car nous encourageons les gens à emporter tous leurs déchets ». Ok, c’est ce qu’on a fait en les amenant ici en vélo sur 50km, on ne va peut-être pas reprendre l’avion avec et les amener en Australie ? Finalement ils la prennent car elle est petite!
Après quelques kilomètres, nous nous demandons si nous avons bien fait, la vallée est complètement bouchée, et la pluie vraiment proche ! Et ça ne rate pas, nous voilà recouverts de boue car en plus de la pluie, la route est entièrement crottée par les tracteurs qui la sillonnent ! Contre toute attente, 10min plus tard le ciel commence à s’éclaircir et nous avons droit à un superbe spectacle : d’immenses montagnes s’élèvent de chaque côté de la route, avec leur sommet enneigé, des cascades jaillissent ici et là et la rivière Haast de couleur bleue glaciale complète le tableau. C’est probablement l’une des plus belles routes de Nouvelle-Zélande !

Cela nous aide à avaler les 98km de la journée, toujours sans dérailleur avant et la fatigue est là. Sitôt arrivés, nous plongeons dans la rivière plus que fraiche pour prendre la douche et avalons un bon plat de pates avant d’aller dormir. Même la pause repas habituellement si reposante et agréable est un réel enfer ici. Les sandflies par colonies entières en veulent à notre sang ! On est couvert comme en plein hiver pour ne laisser que nos mains et notre visage libre, mais ca ne suffit pas. Après chaque fourchette engloutie, nous y allons de gifles en claques sur la main, sur les oreilles ou dans le cou. C’est l’horreur…

Opération "Sponsorisez nos kilomètres"

Le principe est simple, nous mettons en vente les kilomètres que nous allons parcourir, soit 20 000km. Chaque kilomètre coûte un euro. Vous pouvez ainsi choisir le nombre de kilomètres que vous souhaitez parrainer. Nous remercions toutes les personnes qui nous aident à réaliser notre rêve.