La Remontée Vers Le Nord

La remontée vers le Nord : Curacautin – Curico (3 Avril – 5 Avril)

Dimanche 3 Avril :

Aujourd’hui nous avançons à bonne allure, nous frôlons les 70km/h dans les descentes, et un léger vent favorable nous permet d’avancer à 35 km/h sur le plat. Nous n’avons qu’une chose à dire : l’enrobé, quelle belle invention ! Nous arrivons à Victoria après 70 km. Comme le paysage ici présente moins d’intérêt, et que nous voulons rattraper la chaleur, nous décidons de faire 400 km de stop vers le nord, pour rejoindre Curico et la région des vins. Nous essayons de partir tout de suite, mais un dimanche soir le trafic est très réduit… nous partons donc à la recherche d’un emplacement pour notre tente. Nous arpentons la ville mais les jardins sont très petits et nous essuyons refus sur refus… cela fait un bon moment que nous cherchons sans résultat ! La nuit approche et il nous reste une seule solution : nous avons vu qu’il y avait un chapiteau de cirque à l’entrée de la ville, nous allons demander si nous pouvons installer notre tente à côté. Nous nous adressons à deux vendeurs de palomitas (pop corn) à l’entrée. Ils nous accompagnent pour que nous demandions l’autorisation au directeur du cirque mais s’arrêtent en chemin, non, finalement ils nous invitent chez eux !

Du coup ils ferment leur stand avant la sortie du cirque et nous partons manger chez leur fils! Puis nous filons chez eux, nous suivons leur camionnette en vélo. Ce soir, nous dormirons au chaud, dans un vrai lit, dans……… un bus de cirque !!! Un bus aménagé dans lequel Rosa et Luis ont passé 14 années de leur vie à arpenter le Chili, de village en village.

Après une bonne douche, nous passons un bon moment à discuter, de leur vie dans le cirque, de la vie sous le régime de Pinochet…

Lundi 4 Avril :

Ce matin : un bon petit déjeuner Chilien, une partie de Jungle Speed, le démarrage du bus, retour sur leur vie sur les routes du Chili, lessive, repas Chilien (un mélange de poulet et fruit de mer) puis adieux vers 13h.

Il nous faut trouver un camion ! Nous passons l’après midi sur une aire de repos de la Ruta 5 et demandons à tous les camions s’il leur reste un peu de place, sans succès… les routiers appellent leur chef, le proprio du camion, qui refuse ! A 20h, un magnifique Scania 143m de 1990 avec Juan au volant accepte de nous prendre. Nous chargeons le tandem directement sur les pommes. Nous arriverons plus de 12h plus tard et 450 km plus au nord à Curico.

La nuit à été un peu difficile : le moyeu d’une roue motrice du porteur est tordu et dans les cotes nous sommes franchement secoués à chaque tour de roue. Avec un total roulant de 45T soit 7T de plus qu’en France, et les 400cv dont une bonne centaine sont morts lors des 1 800 000 km précédents, nous avançons à 70km/h en pointe… et 15km/h dans les montées ! Nous apprenons des petites choses étonnantes sur les routiers Chiliens : ici, pas de disque donc la notion de temps de conduite n’existe pas, la traçabilité des excès de vitesse non plus. Les chauffeurs sont en plus payés en fonction du nombre de kilos transportés. Un chauffeur qui a besoin d’argent roule donc en surcharge, trop vite et 24h/24. Voilà de quoi être un peu refroidis quand on passe les journées en vélo le long des routes. Juan est partis lundi à 6h du matin et a roulé non stop jusqu’au mardi 3H du matin où nous nous arrêterons dormir un peu. C’est la saison des pommes, donc pendant 4 mois il fait le trajet Temuco – San fernando, 550km et il doit faire 3 tours par semaine pour gagner sa vie.

Mardi 5 Avril :

Juan nous dépose à Curico vers 8h du matin. Nous faisons le tour de la ville, mangeons un morceau.

Demain, nous allons visiter la cave Miguel Torres donc nous devons rester dans les environs. Nous cherchons un camping. On nous indique le village de Romural à 12km de là, mais une fois sur place, pas de camping… à moins de 30km. Comme nous n’avons pas dormi depuis plus de 24h, nous n’avons pas envie de continuer et nous dormons près d’une maison.

Opération "Sponsorisez nos kilomètres"

Le principe est simple, nous mettons en vente les kilomètres que nous allons parcourir, soit 20 000km. Chaque kilomètre coûte un euro. Vous pouvez ainsi choisir le nombre de kilomètres que vous souhaitez parrainer. Nous remercions toutes les personnes qui nous aident à réaliser notre rêve.