From 3 roues vers le monde

Recit: LaTraverséeDeLaBolivie

La traversee de la Bolivie : Uyuni - La Paz ( 15 Juin - 24 Juin)

Mercredi 15 Juin :

Au programme aujourd’hui : visites !

Nous partons tout d’abord en direction du cimetière de train d’Uyuni, assez impressionnant. Quelques familles recyclent la ferraille, ce qui ne fait pas de mal !

Puis nous repartons en direction opposée pour rejoindre le Salar, situé à quelques 25km. La piste pour y aller est ultra poussiéreuse donc on décide de couper à travers champ et d’éviter Colchani.

A peine faisons-nous les premiers mètres sur le Salar que nous entendons un gros bruit sourd. On s’arrête… non pas ça…. Cette fois-ci c’est le bras supérieur de la remorque qui s’est fendu en deux. Nous voilà coincés là, mais pas d’inquiétude, on commence à avoir l’habitude !!

Comme nous avons coupé à travers champ, il n’y a aucune voiture à des kilomètres à la ronde. Il est 17h, le temps presse… on décide de se séparer : Audrey reste avec les affaires au milieu du Salar et Olivier va chercher de l’aide. Olivier : il trouve assez rapidement une voiture, problème : tout n’est qu’une étendue de sel et il est impossible de retrouver ses traces et donc Audrey et les affaires! Audrey : regarde le soleil se coucher et se demande si elle va passer la nuit seule ici, « Heureusement, j’ai la tente et les duvets avec moi ! ». Finalement, à la nuit tombée, je vois un 4*4 qui vient plus ou moins dans ma direction, envoyé par Olivier (qui n’a pas pu monter à bord à cause du tandem). Ils m’emmènent à Colchani, à quelques kilomètres d’ici et on retrouve Olivier. On prend rendez-vous avec le soudeur du village pour le lendemain 8h car il n’y a pas d’électricité ce soir. Puis le 4*4 nous emmène dans une maison de sel du village pour passer la nuit. Pas d’eau courante ici !

Jeudi 16 Juin :

Nous nous rendons chez le soudeur les doigts croisés. On espère qu’il pourra nous faire une bonne soudure bien solide, sinon il nous faut retourner à Uyuni, sans même avoir profité du Salar… La soudure est moyenne et il nous faudra la refaire à La Paz pour avoir quelque chose de fiable, mais elle nous suffit pour repartir. Nous profitons d’une petite visite de la maison de conditionnement du sel juste à coté de notre auberge. Malgré la production de 3 000 sacs de 500g chaque jour, la technique de séchage, de concassage, et d’ensachage est rudimentaire et pas très hygiénique.

Nous quittons Colchani pour rejoindre l’entrée du Salar quand nous rencontrons le duo de cyclo Belges « cyclogalères », Gaëlle et Stéphanie. Nous décidons de partir ensemble. L’entrée du Salar est inondée sur quelques centaines de mètres. Nous mettons donc nos tongs pour plus de sécurité et partons enfin sur cette immense étendue blanche. Le Salar d’Uyuni est située à 3 658 mètres d'altitude. Avec une superficie de 12 500 km2, il constitue le plus vaste désert de sel du monde et représente un tiers des réserves de lithium exploitables de la planète. Ses dimensions sont de 150 kilomètres sur 100 kilomètres.

Nous bivouaquons tous les 4 au milieu du Salar, et profitons d’un magnifique couché de soleil suivi d’une arrivée grandiose de la lune.

Vendredi 17 Juin :

Nous partageons un petit déjeuner avant de nous séparer. Nos amies Belges partent pour le Sud Lipez au sud du Salar et nous nous dirigeons vers le Nord.

La journée est assez difficile, faute à la surface du Salar. Le sel est encore gorgé d’eau, et la surface est semblable à un mauvais chemin. Nous avançons péniblement à 13km/h et ne pourrons pas sortir avant demain.

D’autant plus que sur ce chemin bosselé, notre chaine de synchronisation, mal tendue, déraille fréquemment et finit de nous retarder. Un maillon s’ouvre constamment, ce qui coupe la chaine en deux et nous avons oublié le dérive chaine (servant à la refermer) à San Pedro chez Ricardo . . . Nous réparons tant bien que mal à la pince coupante mais ça s’ouvre de nouveau. A la tombée de la nuit, la chaine s’ouvre une fois de plus. Nous en avons marre et décidons de rouler jusqu’au bivouac sans chaine de synchro : Olivier ne peut donc plus pédaler. Audrey telle une locomotive pédalera pour 250kg sur 2km environ. Nous passons une seconde nuit sur le Salar.

Samedi 18 Juin :

Aujourd’hui nous sortons enfin du Salar par le village de Jirira. Nous savons qu’il y a de quoi refaire des provisions ici, et heureusement car la promenade sur le Salar a duré beaucoup plus longtemps que prévu et il ne nous reste ni eau ni nourriture depuis hier.

Voici la vue sur le volcan Tunupa, qui nous a servi de point visuel pour arriver ici :

Nous faisons quelques courses dans la minuscule épicerie, dévorons un sandwich et repartons. Le chemin est défoncé et nous sommes bien contents de nous arrêter bivouaquer bien à l’abris du vent à 16km de Salinas de Garci Mendoza. D’autant plus que les ennuis continuent et qu’il y a un bruit suspect sur le vélo, miaux vaut s’arrêter et éviter une nouvelle casse !

Dimanche 19 Juin :

Le bruit venait en fait du pneu arrière qui touchait légèrement le cadre. Pour ne pas l’abimer, nous remontons notre pneu de route de 28mm que nous avons gardé. Nous arrivons tranquillement à Salinas à la mi-journée. Compte tenu de l’état de la chaine de synchronisation et de la soudure peu fiable de la remorque, nous attendons 17h pour prendre un bus direction Oruro. Nous réparerons tout ça à La Paz. Le trajet dure 7h pour faire 260km. A chaque maison, le chauffeur klaxonne pour savoir si quelqu’un veut prendre le bus. Nous arrivons à minuit à Oruro, trouvons avec difficulté un petit hôtel et passons une bonne nuit !

Lundi 20 Juin :

A 10h30 nous sommes dans un bus pour La Paz : prix 1€, pour 4h de bus ! La surprise est grandiose lors de notre arrivée sur La Paz : la perspective du plateau El Alto (partie haute) sur la ville est époustouflante. Nous avons une vue dégagée sur les 1100m de dénivelés de la capitale Bolivienne. Nous rejoignons la Casa del ciclista (un appartement mis à disposition des cyclistes par les propriétaires). Malheureusement ils sont en vacances, et la Casa est fermée.

Nous prennons rendez-vous avec Mirtha, la cousine de Lucas (un amis de promo d’Audrey) pour le lendemain et visitons un peu le centre de La Paz.

Les rues sont littéralement envahies de vendeurs ambulants. On trouve de tout, et même des cireurs de chaussures !

Mardi 21 Juin :

Mirtha et son compagnon Ivan viennent nous chercher et nous nous rendons chez un soudeur qui nous renforce la soudure faite à Colchani.

Nous en apprenons un peu plus sur ces boutiques de la Calle de las brujas (Rue des sorcières), dans laquelle nous nous sommes installés, près de la Casa de las Ciclistas. Ici il se vent des amulettes de toutes sortes : voyage, amour, santé, fortune…, des assiettes de billets, bonbons, herbes et autres à bruler en offrande à la Pachamama (déesse-terre dans la culture Inca), mais surtout des fœtus et cadavre de bébé lamas en décomposition plus ou moins avancée, également pour offrir à la Pachamama ! L’odeur et la vision: à retourner l’estomac !

Mirtha et Ivan nous invitent ensuite manger da la bonne cuisine Bolivienne. Mirtha et Ivan travaillent dans le marketing, font de la promotion à la télévision et ont donc de bons contacts à Unitel, la chaîne la plus regardée en Bolivie. Nous avons donc rendez-vous pour le lendemain et nous allons être interviewés en direct ! Le stress… nous devons graver un CD avec des photos pour l’arrière plan de l’interview. Ca nous occupe jusqu’à la fin de la journée. Olivier en profite pour aller se faire couper les cheveux et raser, et surprise, pour nettoyer les ciseaux, le coiffeur utilise de l’alcool à brûler mais pas n’importe comment : un fœtus de lama trempe dans l’alcool et c’est la tête du fœtus qui sert de bruleur et passe sur les ciseaux ! Original ! Nous partons ensuite au restaurant avec Florianne et Thomas de « partisfaireuntour.com » que nous avions rencontré dans les Quebradas de Cafayate il y a plus d’un mois déjà.

Mercredi 22 Juin :

La nuit est difficile pour Olivier qui n’a pas résisté à l’hygiène de la cuisine Bolivienne. Mais à 7h, nous sommes sur le pied de guerre, dehors et nous attendons Ivan pour nous rendre au Canal. Nous arrivons sur le plateau où nous voyons différentes interviews en direct. C’est impressionnant, la pression monte, en plus c’est en espagnol, et si on ne comprend pas la question….. Nous ne voyons pas le journaliste avant et ne savons absolument pas ce qu’il va nous demander. C’est notre tour, nous montons sur le plateau avec le journaliste sportif, juste après un joueur de tennis de l’équipe Bolivienne de la coupe Davis. Trois caméras sont braquées sur nous et le journaliste alterne, une question chacun… tout se passe finalement plutôt bien, même si on n’est pas sûr d’avoir vraiment répondu aux questions !

Notre interview Sur le canal Bolivien :

La video ici.

Nous visitons ensuite les bureaux de l’entreprise de marketing de Mirtha et Ivan, et prenons le petit déjeuner : de l’Api, une boisson sucrée de poudre de mais avec de la cannelle et un empanada au fromage. Olivier ne se sent vraiment pas bien et rentre à l’Hôtel en convalescence alors qu’Audrey part à la recherche sans succès d’un magasin de vélo digne de ce nom. Audrey en profite pour acheter quelques surprises d’artisanat pour la France

Nous ne pourrons pas partir demain pour cause d’estomac indisposé.

Jeudi 23 Juin :

Au programme aujourd’hui : rétablissement d’Olivier avant tout, laver le vélo de tout le sel du Salar, et particulièrement l’intérieur des jantes et les têtes de rayon, changer les 3 rayons de la remorque qui ont cassé, trouver une chaine et un dérive chaine . . . de quoi nous occuper !

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