From 3 roues vers le monde

Recit: ArriveeOrphelinat

Arrivée à l’orphelinat : Siem Reap – Kampong Tralach ( 1er – 3 Mai )

Mardi 1er Mai :

Nous avons décidé de nous rendre au plus vite à l’orphelinat. Avec cette chaleur, pédaler n’est vraiment pas agréable et il semble que les paysages entre Siem Reap et Phnom Penh n’en valent pas particulièrement la peine. Nous sommes en pleine saison sèche et les champs de terre et de poussière s’étendent à perte de vue.
Nous pensions prendre un bateau et rejoindre Phnom Penh par le lac Tonlé Sap mais il est asséché. Nous devons donc prendre le bus. Comme c’est toujours un peu compliqué avec le tandem, nous nous rendons directement à la gare routière de façon à négocier en direct avec les chauffeurs de bus.
Bonne stratégie : chacun veut remplir son bus et tout le monde se jette sur nous pour nous proposer un trajet. On n’espérait pas que ce soit si facile ! Une demi-heure plus tard nous sommes en route.
Le trajet dure 7 heures pour parcourir 320km, et c’est assez folklorique ! Le bus n’est pas vraiment en bon état et semble avoir un problème pour passer les vitesses (4ème maxi sur un bus à 8 vitesses, du coup à 60km/h on est à fond). C’est un véritable bazar sur la route, il y a des animaux, des scooters, des chars à bœufs, des motoculteurs, des chiens. C’est celui qui klaxonne le plus fort qui passe en premier et en fermant les yeux.

Vu du bus et avec cette chaleur, on se demande comment c’est possible d’être en vélo au milieu de tout ça, mais quand on est vélo, on n’a pas du tout cette impression et on est toujours étonnés quand les gens nous demandent comment ça se passe sur la route !
En tout cas dans le bus, on est bien secoués. Du coup, « l’assistant du chauffeur » distribue des sacs plastiques et heureusement parce que ça vomit dans tous les sens et entre deux, ça mange des petits insectes frits. Il faut avoir le cœur solide.
En bruit de fond, de la musique traditionnelle bien forte. Et après deux heures, BOUM… le bus arrêté en plein milieu de la route. La tringlerie des vitesses a lâché. Personne ne semble surpris et le chauffeur n’a rien besoin de dire. Les passagers descendent et vont tranquillement s’asseoir à l’ombre, pendant que le chauffeur tente une réparation, qui fonctionne, mais toujours pas plus qu’en 4ème.
Nous arrivons finalement à destination avec seulement une heure de retard.
Nous descendons à la gare routière, un peu méfiants : toutes nos affaires sont empilées par terre et nous devons remonter le vélo, nous sommes toujours un peu vulnérables face au vol quand tout est éparpillé, surtout que nous sommes rapidement encerclés par une dizaine de Cambodgiens avides de toucher notre vélo si bizarre. Mais notre première impression est vite confirmée, ils sont vraiment très sympathiques et cherchent simplement à nous aider.
Nous trouvons une petite auberge où passer la nuit.

Mercredi 2 Mai :

Nous ne sommes attendus à l’orphelinat que demain, nous avons donc une journée de libre à Phnom Penh. Mais avec cette chaleur à plus de 40°C, notre envie d’aller nous promener est assez limitée. Nous faisons quelques courses pour les enfants de l’orphelinat, conserves de poissons, gâteaux et bonbons. Nous trouvons également de la charcuterie et des baguettes de pain, de quoi se faire un bon sandwich.
Nous avons également quelques réparations à faire sur le vélo, du style changement des plaquettes, c’est l’occasion.

Jeudi 3 Mai :

Nous quittons Phnom Penh dans une pagaille incommensurable. A Bangkok, nous avions été un peu entrainés à évoluer dans un trafic désorganisé, ici, c’est encore un cran au dessus. Pour passer à une intersection il n’y a qu’une seule méthode qui marche, nous l’avons apprise en regardant les locaux. Le flux de véhicules (tuk-tuk, mobylettes, tracteurs, camions, bus, vélos) est ininterrompu, donc on s’arrête là où, en France, il y aurait la ligne « stop », puis on trottine tout doucement en avant. On s’approche donc du flux de véhicules, on se fait un peu frôler la roue avant, puis le flux s’écarte un peu pour nous éviter, puis comme on avance toujours, au bout d’un moment, ils ne peuvent plus passer et s’arrêtent. Et là, c’est bon on peut démarrer et traverser mais pas le temps d’hésiter!
Il faut une bonne vingtaine de kilomètres pour sortir de l’agglomération. Puis nous rejoignons les rizières parfaitement plates à perte de vue, et toujours aussi sèches.

Nous nous interrogeons sur les différences entre le Laos et le Cambodge, car certains touristes nous avaient annoncés que le Cambodge avait beaucoup plus de mal à s’en sortir que le Laos. De ce que nous voyons, nous arrivons à cette conclusion : l’habitat Cambodgien semble bien plus confortable, avec des maisons en bois ou en dur, mais le travail au champ n’est pas mécanisé et les transports sont plus difficiles. Les Cambodgiens sont aussi beaucoup plus nombreux au m².

Nous arrivons au village où nous allons passer un mois, mais nous ne savons pas où trouver l’orphelinat. Nous ne nous attendions pas à trouver un village si grand.
Nous demandons, sans pouvoir parler Khmer, la direction. Nous ne sommes pas surs qu’ils aient bien compris ce que l’on cherche, et eux non plus ne sommes pas surs d’avoir bien compris… Tant bien que mal, nous obtenons un plan et avons à peine le temps de démarrer qu’une voiture « de pays riche » avec des « blancs » à l’intérieur s’arrête. Ca doit être pour nous ! Nous faisons donc connaissance de Gerald (Anglais) et sa femme Roat (Cambodgienne), les fondateurs du village et du concept « Who-Will ». Ils sont accompagnés de Choni et Crissy (Australiennes), deux enseignantes volontaires, et accessoirement nos futures collocs. Ils étaient en route pour aller au restaurant.
Nous mangeons ensemble et filons à l’orphelinat. Nous découvrons les lieux, l’organisation, et rentrons dans le vif du sujet de notre mission : un gros chantier de rénovation de l’intérieur des 6 maisons où vivent les enfants.

Carrelage des murs sur une hauteur de 1m20 pour pouvoir nettoyer plus facilement et peinture au dessus du carrelage quand c’est nécessaire. Nous allons nous-mêmes carreler une chambre par maison, et nous occuper entièrement de la peinture. Le reste sera fait par une entreprise que l’on « supervise ».
En parallèle, nous supervisons également un deuxième chantier : la création d’un grand bassin de 1500m3, qui doit se remplir d’eau naturellement pendant les moussons et va servir à la fois de piscine pour les enfants, de réserve à nourriture car des poissons vont être mis à l’intérieur et de réserve d’eau pour arroser les plantations. Les matériaux extraits lors du terrassement sont à régler entre les maisons de façon à favoriser l’écoulement des eaux et éviter les inondations en cas de forte pluie. Le reste ira sous le futur potager.
Ce matin nous nous demandions ce que nous allions faire et nous avions peur de nous ennuyer, nous voila rassurés. Nous devrions donc être plutôt débordés.

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