From 3 roues vers le monde

Recit: Grampians

Les Grampians : Warrnambool – Portland ( 9 Février - 16 Février )

Les Grampians doivent leur nom à Sir Thomas Mitchell, gouverneur général de la Nouvelle-Galles-du-Sud qui leur a donné le nom d'une chaîne de montagnes de son Écosse natale.
Depuis 1984, ils abritent un parc naturel de 1 700 km2 qui contient les plus importants sites rupestres aborigènes de l'état, une faune importante (kangourous, émeus, koalas, possums, échidnés, oiseaux) et une flore typique notamment les gommiers rouges.

Jeudi 9 Février :

Nous passons une journée en compagnie de nos hôtes. Mary nous emmène visiter la ville de Warrnambool ainsi que les belles plages des environs, pendant que Mike est à la pêche. C’est bien beau de manger du bon poisson, mais encore faut-il le pêcher !

Pendant que Mike est sur l’eau, sous une belle averse, nous nous régalons dans un super restaurant, invités par Mary. Soupe de poisson et fondant au chocolat, un régal !
Nous partons ensuite voir la petite bourgade de Port Fairy, puis faisons une ballade à la recherche des émeus. Avec succès… ces drôles d’oiseaux, cousins des autruches picorent devant nos yeux.

La soirée est excellente, autour d’un bon steak et d’un merveilleux Syrah Australien.

Vendredi 10 Février :

Ce matin nous devons nous mettre en route mais il pleut…
Après avoir demandé conseil à nos hôtes, nous avons décidé de faire un détour par le Parc National des Grampians, à 150km au nord d’ici, dans les terres. Nous espérons pouvoir y faire une belle randonnée.
Au premier rayon de soleil, soit à 16h30, nous sautons sur notre vélo et nous nous mettons en route. Nous avons les sacoches pleines : poisson frais, carottes, haricots verts et concombre du jardin, bolognaise maison, muffins maison, confiture, chocolats, bananes. Nous avons bien mangé pendant deux jours mais ce n’est pas fini !
En plus de tout ça, Mary, qui est allée amener sa voiture au garage aujourd’hui nous a trouvé une maison où planter notre tente ce soir. Que demander de mieux ?
Nous roulons à bon train : nous avons 79km à faire et nous ne voulons pas arriver trop tard. Heureusement, nous avons un bon vent de dos, celui-là même qui est en train de chasser les nuages. Nos jambes tournent à toute allure et chose rare, nous utilisons le gros plateau.
Ca tombe bien, il n’y a pas grand-chose à regarder, nous sommes dans des champs bien secs, un petit air d’Otago, avec des vaches et des moutons…
A 20h, nous trouvons la maison de nos hôtes et nous sommes contents d’être arrivés. David et Colleen nous accueillent les bras ouverts et finalement, nous installons nos matelas près du feu, dans le salon.

Samedi 11 Février :

Lorsque nous nous levons, une bonne omelette nous attend. Puis David nous emmène visiter la ferme qu’il tient avec ses parents et les alentours.

Une fois encore, nous quittons nos hôtes les sacoches pleines, côtes d’agneaux et œufs frais de la ferme, décidément, ils sont sympas ces Australiens !

Nous roulons jusqu’à Dunkeld, l’entrée du Parc des Grampians, toujours à bonne allure. Le relief est relativement plat et le vent nous pousse, mais il fait bien frais aujourd’hui, un petit 15°C. Nous nous arrêtons au point info pour demander une carte sur les randonnées dans le Parc. C’est Joy, une retraitée de 79ans qui est à la réception, bénévolement.
Comme elle nous a vu arriver en vélo, nous nous retrouvons avec un thé et des gâteaux dans les mains, au chaud, dans la cuisine du point info ! Elle a elle-aussi voyagé il y a 50 ans sur un tandem, autant dire que le matériel à cette époque n’avait rien à voir avec notre vélo !
Nous nous remettons en route et nous nous enfonçons dans les Grampians. Le relief se fait plus prononcé et notre moyenne n’a plus rien à voir avec celle de ce matin ! Peu importe, le paysage lui est plus joli. Nous sommes au milieu des forêts d’Eucalyptus typique de cette partie de l’Australie. Quelques gouttes de pluie se mettent à tomber, nous nous arrêtons dans le bush pour la nuit.

Dimanche 12 Février :

Nous roulons en direction de Halls Gap, le cœur du parc des Grampians. La route continue de serpenter entre les arbres, et nous sommes au premier plan pour assister à la succession de carcasses de kangourous morts, en état de décomposition plus ou moins avancé, datant probablement des derniers mois de vacances d’été. Difficile de respirer tellement l’odeur est puissante. D’ailleurs, la plupart des camions et 4*4 ont de gros pare-buffle à l’avant.
Nous voyons pour la première fois un échidné, une sorte de gros hérisson avec un long nez.
Arrivés au village, nous tombons en plein festival de Jazz. Tous les campings sont pleins, le centre-ville est fermé à la circulation, mais pas de souci pour nous, notre petite tente et notre vélo. Nous voilà aux premières loges pour assister au spectacle.
La zone est littéralement infestée de kangourous.

Le bébé dans la poche…

Le bébé qui broutte l’herbe bien tranquillement dans la poche !

Et les plus grands, qui viennent téter le soir venu.

Et voilà les cacatoès !

Lundi 13 Février :

Ce matin nous partons pour une petite randonnée dans les hauteurs du parc, à l’attaque du sommet Chatauqua. Le chemin grimpe tranquillement à travers une forêt de gommiers rouges, sorte d’Eucalyptus. En haut de ce modeste pic, nous avons une vue dominante sur la plaine et les autres montagnes environnantes.

En début d’après-midi, nous décidons de rallonger un peu notre itinéraire et de continuer vers le nord. Nous ne voulons pas repartir par la même route et louper la plus belle cascade de ces montagnes.
Nous nous mettons donc en selle vers 17h, afin de ne pas perdre de temps, pour un bon col d’une dizaine de kilomètres. Nous sommes en pleine nature et les animaux nous régalent : les perroquets s’envolent devant nos yeux au fur et à mesure que nous avançons, et c’est un festival de couleur, rose, rouge, bleu, vert, ça n’arrête pas ! Puis nous apercevons un cerf, un renard, des lapins et bien entendu, quelques kangourous.

Nous avalons le col à bonne allure, nos jambes sont fraiches et à cette heure tardive il fait bien bon. Puis nous nous arrêtons pour la nuit en haut du col, au milieu du « bush », et là encore, nous aurons la visite d’un kangourou et la compagnie de nombreux oiseaux, plutôt bruyants !

Mardi 14 Février :

Quoi faire de spécial en ce jour de la St Valentin ? Pourquoi pas une petite promenade à vélo et un crochet par une jolie cascade ? « That sounds like a plan », comme on dit ici.
Quelques coups de pédales et une bonne descente plus loin, nous voilà à la cascade de Mac Kenzie. Nous descendons jusqu’au pied de la cascade et profitons de la vue magnifique. Tout est sec ici et nous sommes étonnés de voir qu’il y a autant d’eau.

Le temps a complètement changé : il y a trois jours, nous avions un petit 15 °C, sous la grisaille, voire la pluie. Mais aujourd’hui, il fait 33°C, le ciel n’a pas un nuage et il y a un soleil de plomb ! Ah ça, on l’aura voulu. Par contre quand à midi, on se remet en selle et que la descente est finie, les 70km journaliers semblent tout de suite beaucoup plus dur à atteindre. Nos cuisses et nos bras perlent de sueur et malgré le fait que nous soyons bien bronzés, nous commençons à rougir !

Nous sortons du Parc des Grampians et nous voilà bientôt au milieu de ces champs de paille jaunes, dans lesquels broutent de nombreux moutons. Et, pour nous occuper, les cacatoès, qui s’envolent par dizaines lorsque nous arrivons à leur hauteur tout en poussant des cris stridents ! C’est incroyable le nombre de perroquets et d’oiseaux du même type qu’il y a dans cette région, en totale liberté.
Voilà que le compteur affiche 70km, assez pour aujourd’hui. Mais le prochain village est à 55km, ahhh ces étendues Australiennes ! Un peu plus loin, au milieu de nulle part, nous apercevons une ferme. Nous voilà chez Ken, Teresa et Jack, à apprendre comment tondre un mouton et comment marche la vie ici à la ferme!

Mercredi 15 Février :

Le moteur du silo à grains pour les moutons nous sort du duvet. Finalement rien de bien effrayant juste Ken qui charge une remorque ! Après notre petit déjeuner, composé entre autres de délicieuses fraises du jardin, nous partons avec lui apporter quelques compléments alimentaires dans un enclos. L’herbe est très sèche à la fin de l’été et n’est plus assez nutritive. Nous en apprenons un peu plus et découvrons notamment que les moutons creusent de véritables sillons dans des champs immenses… à force de marcher tout le temps au même endroit !
Nous avons du mal à partir, Ken est attachant, mais après un bon thé, l’heure est venue !

Nous sommes maintenant en transfert vers la côte, et 94km de bush Australien plus loin, nous voila à Broxholme où nous dormons au bord du stade.

Jeudi 16 Février :

Notre journée se passe tranquillement dans la campagne. Jusqu’à un gros CRAC !
- « Ca doit être un rayon, un de plus, on pédale 10m pour se ranger sur l’accotement histoire d’avoir un peu plus de place pour réparer»
Trois tours de pédales plus tard, le rayon cassé se prend dans la chaine, la tord complètement, s’emmêle dans le dérailleur, l’arrache, le tout arrache la pate de dérailleur, et le câble des vitesses… Joli combo !
Nous essayons plusieurs heures de trouver un moyen pour rouler, mais sans dérailleur en ordre de marche pour tendre la chaîne, comme au Chili il y a 8 mois, nous nous rendons à l’évidence : une fois de plus nous sommes coincés. Il ne nous restait pourtant plus que 20km avant de rejoindre Portland et d’en avoir fini pour aujourd’hui.
Nous voilà en train de faire du stop, uniquement aux fourgonnettes et gros pick-up… Seulement une petite dizaine d’opportunités stériles en une bonne heure… Mais ici c’est l’Australie !
Alors une voiture fait demi-tour, et Georges nous demande ce qu’il se passe. Etant donné la situation il nous dit d’attendre ici, et qu’il va revenir dans 40min avec une fourgonnette. Nous sommes rassurés.
Ensuite tout s’enchaine très vite et de la meilleure façon possible. Georges nous invite chez lui et sa femme Judy, à manger puis à dormir, puis pendant l’apéritif il disparaît avec son ami Gary. Ils sont partis avec le vélo pour l’amener au magasin (il est environ 21h) en nous disant « pas de soucis tout est arrangé, on s’occupe de vous réparer le vélo». Qu’espérer de mieux ?

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