From 3 roues vers le monde

Recit: LeCoeurDuChili

Le cœur du Chili : Pichilemu, Santiago et Valparaiso (15 Avril – 26 Avril)


Vendredi 15 Avril :

Nous repartons frais et reposés pour l’ascension d’un col de 600m que nous passons sans difficulté et d’une traite. Nous gardons dans un coin de notre tête les images du col Cristo Redondor cumulant à 3800 m que nous allons devoir gravir dans quelques semaines, et nous considérons chaque petit col comme un bon entrainement !
Nous pouvons profiter d’un paysage grandiose. Seulement 150km séparent l’océan des sommets enneigés de la frontière argentine s’élevant à plus de 6000m. De notre promontoire nous sommes idéalement placés pour jouir d’une vue dégagée de l’océan jusqu’aux montagnes.

Cette journée studieuse nous mène jusqu’à Litueche. Nous regrettons le confort de la maison de René et l’hospitalité de sa famille, d’autant plus que ce soir nous dormons seuls au milieu d’un champ.

Samedi 16 Avril :

Nous avons la chance de voir le paysage changer au fil des kilomètres. A peine partis, nous nous retrouvons au milieu de terrains rocailleux, avec des cactus ça et là.

Nous roulons toute la journée et nous sommes parfois obligés de prendre l’autoroute et ses nombreux étals de fruits et légumes sur la bande d’arrêt d’urgence ! Nous décidons de quitter l’autoroute juste avant le péage car il se fait tard mais il n’y a pas de sortie. Nous devons escalader la barrière avec tout notre barda et descendre un enrochement. Pour changer, des chiens nous attendent en bas sur le chemin et nous aboient dessus mais pour une fois ils nous rendent service puisque les maraichers sortent de leur hangar. Nous sommes donc invités au beau milieu d’un hangar rempli de tomates à Melipilla. Après avoir passé une bonne soirée autour d’un petit verre avec toute l’équipe du conditionnement (tri à la main et manutention), nous avons même droit à une douche chaude grâce à une grosse marmite et un bon feu ! Nous dormons finalement sur nos matelas dans le hangar.

Dimanche 17 Avril :

Quel plaisir, aujourd’hui nous sommes à moins de 70 km de Santiago, dans une zone urbaine et nous trouvons sur notre route de nombreux cyclistes ! Nous profitons un peu du centre ville de Talagante (1/4 de poulet frites, glaces, banc à l’ombre), et nous finissons par nous mettre en retard. Nous arrivons dans Santiago de nuit, après une entrée dans la ville assez périlleuse compte tenu du trafic dense, des chiens à trois, voire deux pattes qui traversent de toutes parts, de l’absence d’accotement…
Une chose est frappante depuis notre départ de Puerto Montt, c’est le sentiment d’insécurité ressentis par les Chiliens. Pas un seul jour ne se passe sans que nous ne soyons mis en garde contre les vols. Pourtant depuis 6 semaines, pas une seule fois nous ne nous sommes sentis en danger. C’est encore le cas avec la ville de Santiago : nous avons rencontré des gens qui enlèvent leurs bijoux avant d’aller à la capitale, d’autres ont simplement peur alors que la ville est en fait plutôt rassurante. C’est donc sans crainte que nous arrivons à 21h à la place d’armes, après avoir traversé un certain nombre de quartiers « pauvres ».
Il ne s’est passé pas plus de 10 secondes, lorsque nous entendons « bonjour ». C’est Cécile et Churo, ils vivent dans une coloc de cyclistes pas très loin et nous invitent très gentiment chez eux. Cécile est de Gap et fait des études de politique à Santiago, et il y a du boulot. Ici les écarts entre les salaires sont très élevés et les personnes qui touchent un SMIC à 150 euros font des journées sans fin, les systèmes d’éducation et de santé sont très mauvais, quant à la pollution et l’environnement, ils ne sont pas encore considérés comme il se doit.

Lundi 18 Avril :

Nous nous rendons au Nord de Santiago afin de visiter l’usine de notre sponsor Amcor qui fabrique les sur-capsules de bouteilles de vin (le papier d’alu autour du bouchon pour les novices). Olivier découvre les cylindres d’imprimerie, qu’Audrey achetait pour les usines d’Amcor en Europe. Une visite d’usine est toujours très intéressante, on peut voir les compétences de l’entreprise, la technicité des outils de production, l’efficacité de la chaine de production…

Le soir nous retrouvons Romane, de la même promo qu’Audrey. Nous discutons de la vie d’expatriée autour d’un petit verre.

Mardi 19 Avril :

Nous filons dans la direction de Valparaiso. La seule route pour y aller est une autoroute, ici il n’y a pas toujours de réseau secondaire ! Nous roulons donc sur la bande d’arrêt d’urgence et passons plusieurs péages et même un tunnel. Ce n’est pas très agréable, et on perd nos oreilles ! De nombreux cyclistes s’entrainent, même des équipes de cadets.

Lorsque la nuit approche, nous quittons l’autoroute pour chercher un jardin. La première maison semble parfaite avec une belle pelouse. Nous sommes rapidement invités à dormir dans la maison de Nicolas et Michelle, dans un vrai lit.
Mais surprise lorsque nous rentrons, la décoration est pour le moins originale : femme en robe de cabaret en guise de lampe, canapé de romain en léopard, poster géant (2m*2m) de Marylin en position plus qu’aguicheuse, chandeliers omniprésents. Il faut en plus parler du pantalon de monsieur recouvert de petits diables, les tatouages, le chien qui s’appelle « Rocco » et j’en passe . . . Nous sommes bien accueillis dans cette famille originale où le père a déjà 6 enfants à 37ans et en veut un autre, puisqu’après avoir eu un fils suivi de 5 filles, il veut finir sur un fils pour avoir un schéma symétrique!

Mercredi 20 Avril :

Aujourd’hui nous visitons les Casas de vino de Veramonte et Morande à Casablanca, une région plus spécialisée dans le vin blanc. Ce sont des complexes regroupant bien souvent restaurant, aire de pic nique, etc…

Puis nous reprenons la route direction Valparaiso. Nous arrivons au coucher de soleil dans un village où nous croisons un flux continu de personnes déambulant dans le même accoutrement en direction de la maison des témoins de Jehova. Du coup toutes les maisons auxquelles nous sonnons sont vides. Nous trouvons tout de même un jardin pour camper mais à part avec les nombreux chiens, nous n’aurons pas beaucoup de contact avec les habitants…

Jeudi 21 Avril :

Nous descendons sur Valparaiso et la vue est époustouflante : la route s’enfonce entourée de collines de part et d’autre, assaillies de maison en tôles colorées enchevêtrées les unes au dessus des autres. Valpo, deuxième ville la plus importante de Chili et ses 42 collines, le tout au bord de la mer !

C’est aussi notre première crevaison : une crevaison lente sur la roue de la remorque…
Le soir nous avons rendez vous avec l’équipe réduite de www.Solidream.net, les amis de promo d’Audrey partis pour 50 000km et 3 ans autour du monde : Morgan et Siphay. Nous nous retrouvons et échangeons quelques histoires autour d’un « Completo » Chilien (c’est un hot dog en over dose de mayonnaise et de sauce à l’avocat, avec de la choucroute, une spécialité Chilienne). Ils ont déjà vu et vécu pas mal de chose puisqu’ils sont en voyage depuis 8 mois et c’est un plaisir de les écouter. Ces derniers temps ils ont roulé jour et nuit allant jusqu'à effectuer une étape de 220km pour arriver à 5h du matin à Valparaiso !

Vendredi 22 Avril :

Il pleut, et nous n’avons pas du tout envie de partir à l’assaut des collines de Valpo. Nous en profitons donc pour faire une journée sur l’ordi : récit, mails, Facebook, quelques parties de TLMVPSP pour ne pas perdre notre niveau, etc. Les vacances quoi !

Samedi 23 Avril :

Aujourd’hui, nous troquons le tandem contre nos chaussures de marche et partons nous perdre dans le labyrinthe de rues abruptes et sinueuses, d’escaliers et d’ascenseurs historiques de Valpo. La vue est magnifique : les collines colorées et l’océan s’étendent à perte de vue.

Certains quartiers ont un petit air bohème avec les nombreuses fresques recouvrant les murs et les mosaïques sur les lampadaires.

Et même l'église, aux couleurs du Vélo Sport Hyérois!

Cette petite journée nous oblige à vous faire partager ce que peut-être une compétition de VTT: avec une descente de fou dans les rues de Valparaiso

Le soir venu, nous réparons la crevaison pour pouvoir partir le lendemain, mais en remontant le pneu nous trouvons 4 rayons cassés sur la roue de la remorque. Jeudi, au lieu de réparer la crevaison ou de regonfler, et étant donné que nous n’avions plus que 2km à faire, nous avons roulé à plat. Résultat : 4 rayons cassés et nous n’avions pas prévu de rayons de rechange pour la remorque. Demain, nous devons partir à la recherche de rayons !

Dimanche 24 Avril :

Rien à faire, impossible de trouver quoi que ce soit d’ouvert. Nous restons à l’auberge d’autant plus que nous y sommes en compagnie d’un couple de français en tour du monde eux aussi, mais sans vélo.

Lundi 25 Avril :

Après avoir résolu notre problème de roue de la remorque, nous partons par la côte en direction du nord. Nous nous arrêtons faire quelques courses quand David un cycliste Chilien ayant parcouru le Chili, l’Argentine, l’Uruguay, le Brésil, et la Bolivie en vélo pendant 8 mois nous propose de venir dormir chez lui. Nous refusons car nous avons déjà passé 3jours à Valparaiso et nous ne voulons pas nous éterniser ! Nous prenons tout de même son contact et partons pour Vina del Mar où nous espérons trouver un appareil photo (notre appareil photo fait des siennes !).
Vina, une ville propre, organisée, avec de beaux bâtiments comme on en a vu rarement au Chili : une ville riche finalement ! Et même un Mac Do ! Le bord de mer est vraiment joli avec de très belles villas et des petits châteaux à l’architecture vraiment typique. La recherche d’appareil photo n’est pas si simple, ici il n’y a pas beaucoup de choix et les prix sont élevés !
Nous décidons de rester une nuit de plus pour aller nous renseigner sur internet et nous retournons donc à Valparaiso pour dormir chez David. A part être un voyageur à vélo, dans la vie civile il est architecte et travaille sur des projets divers : de la maison familiale à la salle de Théâtre. Nous discutons un peu vélo avant d’aller dormir.

Mardi 26 Avril :

Notre mission aujourd’hui est de trouver un appareil photo. Nous nous sommes renseignés et le prix des appareils photo est 2 fois plus chers ici qu’en Europe ou qu’aux Etats-Unis. Nous essayons donc d’en acheter un sur le net et de se le faire envoyer, mais c’est impossible de recevoir l’appareil au Chili ou en Argentine. Nous passons la journée à essayer de nous faire sponsoriser par les magasins locaux afin d’avoir une réduction de 30%, en vain… comme ils disent ici : « Au Chili, tout se paye !! »

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