Orphelinat 2

La fin de notre mission à Who Will ( 15 Mai – 1er Juin )

La vie à Who Will

Tous les matins, lorsque nous nous allons à Who Will en vélo, nous croisons les mères de substitution qui se rendent ensembles au marché, également à vélo, pour faire les provisions du jour.
Seul le riz est acheté en énorme quantité, pour l’ensemble des enfants. C’est la base de chacun des repas. Pour ce qui est des légumes et de la viande, chaque mère reçoit une somme pour la semaine qu’elle dépense à sa convenance pour faire les courses.

Les enfants participent aux taches ménagères, la cuisine, le ménage et chacun est responsable de sa lessive, sauf les plus petits.

Les enfants dorment pour la plupart sur des nattes, sans matelas et sans draps sur leur lit superposé. Mais un généreux donateur vient de livrer une première série de matelas et une couturière est venue à l’école avec des tissus, pour leur apprendre comment se coudre des draps.
Les plus grands vont à l’école 6 jours par semaine, les plus petits 5 jours seulement. Le tuk-tuk de Who Will fait le ramassage scolaire.

Pendant leur temps libre, les filles apprennent à jouer à la marelle, et les garçons parient des images sur des lancés de tongs, c’est assez rigolo.

Deuxième maison

Nous attaquons la deuxième maison, sauf que cette fois nous gardons les plinthes. C’est parti pour le ponçage de la peinture ! Puis nous carrelons l’une des trois chambres des enfants. Nous ne faisons pas plus de carrelage car nous avons trouvé dans les stocks un gros pot de peinture qui va nous permettre de repeindre les trois chambres des enfants et franchement, elles en ont bien besoin !
Toutes ces activités nous occupent pendant une semaine, bien chargée.

Présentation de notre voyage

Nous ne sommes pas venus à Who Will uniquement pour faire des travaux et nous avons remarqué que pendant le week-end, les enfants n’ont pas beaucoup d’occupations. En parallèle de nos travaux sur la deuxième maison, nous avons donc décidé de leur présenter notre voyage, histoire qu’ils nous connaissent un peu mieux et histoire d’animer leur dimanche. Nous leur avons donné rendez-vous dans l’une des salles de classe à 14h30. Lorsque nous arrivons à 13h30, les 40 enfants nous attendent de pied ferme !
Nous sommes venus avec le tandem chargé de ses sacoches et de la remorque, histoire d’être complet. L’après-midi commence par un retour sur nos quatorze derniers mois, ce qui fait office de cours de géographie. Nous avons installé un planisphère à côté de la télé, sur laquelle nous projetons des photos. Pour chaque pays de notre itinéraire, nous commençons par projeter le drapeau : qui sait quel pays c’est, où c’est sur la carte, quelle langue on y parle? Suivent deux ou trois photos des paysages de chaque pays.
Ensuite, nous sortons et installons le réchaud et la tente, histoire qu’ils visualisent un peu mieux notre vie au jour le jour.

Nous ne sommes pas venus les sacoches vides et nous en profitons pour leur offrir un petit gouter. Une photo de groupe s’impose !

De retour en classe, nous leur avons préparé un quiz. Nous les testons avec des photos d’animaux : quel animal, dans quel pays, où cela se trouve sur la carte ? Histoire d’en remettre une petite couche. Voilà un après-midi bien rempli !

Troisième maison

C’est au tour de la troisième maison, qui est en fait la plus ancienne et de loin la plus délabrée. Quelqu’un a acheté la peinture pour l’ensemble de la maison et les enfants ont chacun choisi la couleur de leur chambre.
L’entreprise s’occupe du carrelage pendant que nous nous occupons de toute la peinture.
Les murs sont dans un tel état que la nouvelle peinture ne tient pas sur l’ancienne… nous passons des heures à gratter les murs, reboucher les trous avec du plâtre, poncer, avant de pouvoir enfin commencer à peindre !

Dimanche coloré

Vu le succès de notre présentation du week-end dernier, nous avons fait un appel aux volontaires pour nous aider à peindre la troisième maison. Comme les plus grands ont plus de 15 ans, nous nous disons que ça pourra toujours leur servir pour plus tard d’apprendre à peindre, et peut-être qu’ils pourront ensuite faire eux-mêmes leur chambre quand nous serons partis. Nous avons demandé trois courageux le matin et trois autres l’après midi. N’ayant qu’un rouleau en bon état, 4 pinceaux pour maroufler et surtout un seul escabeau, nous avons réfléchi à comment occuper tout ce monde en plus de nous, et tout est bien planifié.

La journée commence donc sur les chapeaux de roue car quand nous arrivons à 7h nos volontaires viennent nous rejoindre, et à 10h la maison à déjà bien changé.

Mais les choses se gâtent un peu quand un par un, de nouveaux volontaires nous proposent leur aide.
Nous ne voulons pas leur refuser l’accès au pinceau, car ils sont plein de bonne volonté. En voilà donc 6 qui peignent et deux autres qui nettoient devant ! Ca devient difficile à contrôler et quelques minutes plus tard c’est la panique : bataille de peinture. Nous rangeons tous les stocks, histoire qu’ils n’en gaspillent pas plus que quelques centilitres, mais la peinture, même juste un peu, ça nous met dans un sale état. Les filles en ont dans les cheveux, leurs vêtements ont viré au jaune ! C’est quand même une sacrée rigolade !

Nous rigolons quand même moins quand nous passons notre pause déjeuner à rattraper leurs bêtises. Du coup, l’après-midi, on en garde seulement trois pour continuer plus sérieusement.

Baignade dans le bassin

Deux jours plus tard, soit le mardi 29 Mai, nous avons fini la troisième maison et le résultat est bluffant ! On dirait une maison neuve. Les enfants et la mère sont tout contents de venir se réinstaller et ceux des autres maisons nous demandent si nous pouvons faire pareil dans leur chambre !
La mère qui habite la maison nous a préparé deux assiettes et nous invite à manger avec les petits, ce qui nous ravit.
Alors que nous sommes en route pour rentrer, nous voyons les petits autour du bassin. Ils n’ont pas le droit d’aller à l’eau si deux adultes ne sont pas là pour les surveiller. Nous ne nous sommes encore jamais baignés et il fait vraiment chaud aujourd’hui. C’est l’occasion… une bonne rigolade !

Nous remarquons que les petits savent gesticuler pour flotter parfaitement, mais aucun ne sait vraiment nager. Du coup, deux jours plus tard, nous organisons une leçon de natation, un soir après l’école. Ils sont nombreux à venir et nous leur montrons les bons gestes, au sec puis dans l’eau.\\ Personne n’avait dû prendre le temps de leur expliquer parce qu’ils comprennent assez vite et le progrès est évident en à peine plus d’une heure.

Nous proposons aux autres volontaires de prendre le relais des cours de natation, quand nous serons partis !

Quatrième maison

Dans deux jours, nous nous remettons en route. Mais il nous reste un peu de peinture et une des chambres de la quatrième maison est en mauvais état. Nous y consacrons donc nos dernières heures, et faisons une peinture un peu plus originale, avec deux couleurs.
Les deux maisons restantes vont être carrelées après notre départ, et comme elles sont plus récentes, la peinture blanche est en bon état. Mais leurs habitants veulent de belles couleurs eux-aussi ! La place est donc libre pour de futurs volontaires…

Et à Sala Lek Pram ?

Nous apprécions notre vie au rythme Cambodgien. Malgré nos longues journées de travail, nous nous rendons midi et soir au marché, où nous trouvons divers plats cuisinés pour 0,50cents : du poulet au curry, ou autres épices, avec peu de poulet et beaucoup de riz, mais très bon !

Nous y trouvons toutes sortes de fruits, des ramboutans, au durian à l’odeur déagréable, à la mangouste, en passant par de succulentes mangues qui ne coutent que quelques centimes tant les arbres sont fournis. Du coup chaque jour nous ingurgitons nos 6 mangues !

En revanche, nous nous passons de la viande qui reste toute la journée en pleine chaleur.

Et bien entendu l’étal de pain, dont nous sommes sans aucun doute les meilleurs clients !

Notre salle à manger, qui est sur la terrasse comme bien souvent dans les maisons Cambodgiennes, fait face à l’hôpital et surtout à la maternité.

Du coup, au moins une fois par jour, nous assistons au bain des nouveau-nés, sur les escaliers, avec une tasse d’eau froide !

Nous assistons aussi à la douleur des futures mamans, qui font les 400 pas en attendant que leur tour arrive. Dès l’accouchement terminé, elles prennent leur douche dehors, avec un seau d’eau et généralement dans la journée qui suit la naissance, toute la famille repart sur la mobylette, bébé compris !

Nous allons malheureusement voir l’hôpital de plus près. Ol, le conducteur du tuk-tuk a été pris d’une douleur insupportable au ventre et a été hospitalisé. Heureusement que Gerald est là pour lui permettre d’être hospitalisé. Des lits en fer en enfilade, sans matelas. Une chaleur insupportable. Tout est soigné par intraveineuse. Ca fait mal au cœur, et surtout on se rend compte que mieux vaut ne pas être malade ici. D’ailleurs tous les patients n’ont qu’une hâte : partir le plus vite possible. Nous faisons notre mieux pour venir apporter de l’eau fraiche et quelques fruits aux patients, du temps que Ol est hospitalisé. Il sortira après une petite semaine, sans vraiment savoir ce qu’il en est.
Nous faisons tous nos trajets en vélo, que ce soit en tandem, ou quelque fois avec deux vieilles bicyclettes Cambodgienne disponibles pour les volontaires. Trois kilomètres nous séparent du village de Who Will. C’est une petite piste au milieu des rizières qui nous y conduit et nous avons tous le loisir d’observer les paysans qui travaillent la terre avec leurs bœufs.

Le départ

C’est avec le cœur serré que nous nous remettons en route le 1er Juin. Tous les enfants, le staff, Gerald et Roath sont là pour nous dire au revoir. On les serre dans nos bras, ils nous glissent des petits mots de remerciement et nous demandent quand est-ce qu’on reviendra.
Ce qui est sur c’est que nous ne sommes pas prêts d’oublier notre mois à Who Will. Les enfants, tellement enthousiastes pour toutes les activités que nous avons proposées, souriants, rigolant, nous faisant des blagues, nous coupant un bout de canne à sucre pour le gouter. Des enfants simplement heureux d’être là. L’encadrement, toujours prêt à aider quand nous en avions besoin. Gerald et Roath, qui consacrent une grande partie de leur temps, de leur énergie et de leur cœur pour que ce projet fonctionne. Ce fut un véritable plaisir pour nous de voir leurs yeux pétiller et leur sourire jusqu’aux oreilles lorsqu’ils ont découvert tour à tour leur « nouvelle maison ».
Le résultat est là, avec de l’espoir pour ces enfants et leur famille.

Opération "Sponsorisez nos kilomètres"

Le principe est simple, nous mettons en vente les kilomètres que nous allons parcourir, soit 20 000km. Chaque kilomètre coûte un euro. Vous pouvez ainsi choisir le nombre de kilomètres que vous souhaitez parrainer. Nous remercions toutes les personnes qui nous aident à réaliser notre rêve.