Vers La Mer

Départ vers la mer: Sala Lek Pram – Kampot ( 1er – 7 Juin )

Vendredi 1er Juin :

Pour notre dernier jour à l’orphelinat, nous assistons à une fête religieuse Hindo-Bouddhiste, organisée pour le démarrage des travaux de construction de la maison des volontaires qui travaillent à Who Will. Cette maison remplacera l’endroit où nous habitons actuellement, qui était loué.

Une cérémonie haute en couleur et en chansons. On souhaite la santé, le bonheur et la richesse à tous ceux qui sont présent : les moines nous lancent de l’eau et des fleurs, et chacun doit mettre une cuillère de riz dans leur bol d’aumône.

Une fois la cérémonie finie, nous partageons tous un très bon repas, cuisiné par les mères de substitution. Et partons faire un dernier tour des travaux effectués, histoire de passer le relais. Puis il est temps pour nous de reprendre la route.

Tout le monde est là pour notre départ, les petits nous remercient . . . L’émotion aussi est là, et c’est le cœur serré que nous nous élançons vers Phnom Penh, la capitale.

La pagaille sur la route est tout simplement sublime ! Le trafic Cambodgien est chaotique en général. Mais aujourd’hui c’est encore pire !

Nous roulons vers la capitale, un vendredi soir de week-end de 4 jours, pour cause d’élection. Les bouchons sont tellement denses que même en vélo à certains moments, nous n’avons plus de place pour se faufiler et devons attendre arrêtés qu’un peu de mouvement nous crée un passage ! Les voitures se mettent en deux voire trois files sur une simple voie, roulent sur les ‘trottoirs’…
Le Cambodge est couvert d’affiches de propagande du Cambodian People Party. C’est le parti de l’actuel premier ministre qui sera normalement réélu dimanche puisqu’il a décrété qu’il serait premier ministre à vie. La politique ici est une mascarade. Il y a de l’opposition pour que les organisations internationales ne qualifient pas le régime de dictatorial. En revanche quand l’opposition devient menaçante, les accidents l’anéantissent…
Ce week-end est donc aussi une grande fête organisée par le parti. Partout, nous voyons de la musique et des gens qui dansent…
En tout cas, sur la route, nous retrouvons ces paysages si caractéristiques du Cambodge, tel qu’on le voit lors de nos étapes de vélo.

Samedi 2 Juin :

Nous restons à Phnom Penh pour la journée et trouvons un peu de repos, après ce dernier mois tout sauf reposant. Nous nous promenons sur la rive du Mékong où règne une atmosphère très particulière. On se croirait dans un « remake » asiatique du front de mer de Los Angeles dans Alerte à Malibu ! C’est vraiment drôle. Les gens courent, jouent au badminton, au foot, font des pompes, utilisent les ateliers de musculation en libre service, font du vélo… Ce n’est pas tout les jours que nous voyons les gens faire du sport comme ça.
C’est aussi à cet endroit que se trouvent les restaurants et les bars fréquentés par les étrangers. Le cadre est vraiment sympa et se prête parfaitement à une petite pina colada, avachis dans un fauteuil bien confortable.

Dimanche 3 Juin :

Les choses sérieuses recommencent. Nous sommes invités par Gerald et Roath, les fondateurs et directeurs de Who Will dans leur maison à Kep demain soir. C’est à 180km d’ici. Le vent souffle de face, la route est mauvaise, avec des portions de terre, des nids de poule, des piscines géantes de boue. Les panneaux de signalisation sont quasi inexistants et nous nous trompons de route sur 5km, nous devons rebrousser chemin, on se prend la pluie, on a une crevaison… Une sale journée, bien fatigante. Nous arrivons boueux et crevés.

Nous nous sommes fait dépasser par deux campings car Français qui nous ont glissé deux mots à notre hauteur, mais nous n’en saurons pas plus car ils ne se sont pas arrêtés. Ils vont très probablement à Kep donc nous les reverrons peut-être.

Lundi 4 Juin :

Au petit matin, nous avons enfin l’occasion de photographier l’une des nombreuses motos-volailles qui nous dépassent depuis plus d’un mois. Parfois la crête des coqs frotte un peu le sol…

Encore 102km à faire aujourd’hui et sitôt partis, le vent souffle déjà, ca va être une longue journée, heureusement que nous sommes partis tôt… Sur les 50 derniers kilomètres, c’est presque une tempête de face que nous essuyons. L’horreur. Sur ce genre de route, nous roulons d’habitude à 20km/h mais là nous sommes péniblement à 13km/h et en appuyant plus fort sur les pédales.

La région est beaucoup plus humide donc les rizières sont bien hautes qu’à Sala Lek Pram. Une chose reste constante : tout est fait à la main.

Et que dire de ce transport, quand même plus rapide que le char à bœufs : le char à poney lancé au trot et tout transpirant! Les pauvres.

Quand nous arrivons à Kep, nous sommes totalement cuits. Nous avons en plus 2h de retard et nos hôtes, un peu inquiets, viennent à notre rencontre dans les rues de la ville. Heureusement, sinon nous n’aurions jamais trouvé la maison…
Au moment même où nous les retrouvons, nous voyons les deux campings cars Français. Ils viennent nous parler et tout le monde est invité chez Gerald et Roath !
La maison est juste énorme. Tout est ouvert, avec une vue magnifique sur la baie et les îles. Une piscine, une belle chambre avec la clim et même une baignoire. Voila tout le confort dont nous avions besoin pour nous requinquer! Nous voilà donc tous en train de boire un verre de vin : 10 Français, 1 Anglais et 1 Cambodgienne…
Les camping-caristes sont 2 familles de 4, partis pour 2 et 3 ans sur les routes du monde. Gerald et Roath nous invitent ensuite manger des fruits de mer au restaurant. La terrasse est sur pilotis au dessus de la mer. La cuisine est juste délicieuse, une des meilleures du voyage. Nous pennons des crevettes à l’ail, un énorme poisson frit et du crabe au poivre de Kampot, la spécialité de la région. C’est divin !
Nous sommes tout de même contents au moment de quitter le restaurant pour rentrer nous coucher car nous sommes littéralement épuisés. Nous montons tous dans la voiture mais impossible de démarrer. On n’a pas d’outils, il n’y a plus personne dehors à 23h, notre seule solution, c’est de rentrer à pied. Nous voilà en route pour une petite heure de marche à la belle étoile…

Mardi 5 Juin :

Nous passons une journée de repos…reposante. Farniente à la maison. Vue depuis le lit :

Nous passons aussi faire un coucou à nos amis camping-caristes que nous voyons depuis notre chambre, histoire d’en savoir un peu plus sur leur voyage ().

Et finissons par un crochet au même restaurant succulent.

Mercredi 6 Juin :

Nous partons jusqu’à Kampot à une trentaine de kilomètres d’ici. La route est mauvaise, le vent et la pluie sont de la partie, mais peu importe, l’étape est courte. Nous sommes attendus au restaurant par Gerald et Roath qui nous ont encore invités pour un dernier repas et un peu plus de fruits de mer. Ils assurent vraiment !

C’est maintenant l’heure des adieux : Gerald et Roath retournent sur Phnom Penh aujourd’hui. Nous voulons profiter de cette ville à l’atmosphère réputée sympa, particulièrement au bord de la rivière, mais la météo nous conduit plutôt vers notre guesthouse et sa connexion internet. Même au Cambodge, après 16 mois de voyage, on doit quand même déclarer nos revenus !

Opération "Sponsorisez nos kilomètres"

Le principe est simple, nous mettons en vente les kilomètres que nous allons parcourir, soit 20 000km. Chaque kilomètre coûte un euro. Vous pouvez ainsi choisir le nombre de kilomètres que vous souhaitez parrainer. Nous remercions toutes les personnes qui nous aident à réaliser notre rêve.