From 3 roues vers le monde

Recit: VersLOuest

Vers la côte Ouest : Motueka – Greymouth (1er – 5 Janvier)


Dimanche 1er Janvier :

Les Néo-Zélandais ne sont vraiment pas « funky ». De même que pour les fêtes de Noël, le Nouvel An, ce n’est pas la grosse fête ici. C’est plutôt comme un 14 Juillet ou un 15 Août en France : c’est l’été et tout le monde est en vacances ou en week-end prolongé, au camping ou à la plage. Quelques uns vont faire la fête le soir, mais la plupart se couchent à 22h comme tous les autres jours . . . Bref, pas super !
Ce matin nous sommes donc les seuls à nous lever un peu tard (10h), réveillés par les kiwis, toujours aussi bruyants. Il faut dire que les Néo-Zélandais ne savent pas parler normalement et ont tendance à crier pour communiquer. Parfois nous avons même du mal à parler entre nous lorsqu’un groupe de kiwis est dans la même salle! Du coup, difficile de dormir le matin dans un camping !
Alors que nous sommes en train de plier nos affaires, un peu après 11h, un van arrive devant notre emplacement. A bord, 5 jeunes de notre âge, des kiwis. Mais avant toute forme de discussion, le chauffeur descend et part en courant à l’accueil : « Monsieur, il y a des gens sur MON emplacement ». Ils reviennent tous les deux nous dire « checkout is at 10 !!! » (On aurait dû dégager à 10h). Ok, et bonne année quand même ! Pauvres types ! GGRRRR !
Le ciel nous accorde quelques jours de répits, sinon rien de spécial à part des champs et des moutons.

Ah ça, les moutons ils sont beaux… Le trafic, c’est un cauchemar comme tous les jours, des voitures sans arrêt avec des conducteurs complètement abrutis. On en a ras-le-bol de la Nouvelle-Zélande ! Mais pourquoi on a prévu de passer autant de temps ici ???
Le soir venu nous essayons de trouver un champ pour mettre la tente. Ca ne devrait pas être difficile, ici il n’y a que des champs : « Bonjour, on est en tour du monde, blablabla, on peut mettre notre tente dans votre jardin ? ». Réponse : « Il y a un camping à 10km ». On doit vraiment mal parler Anglais pour qu’ils ne comprennent pas la question. Nous finissons au camping en question !

Lundi 2 Janvier :

On en a tellement marre que tant qu’à faire, on se motive pour rouler le plus vite possible, d’autant plus quand il fait beau. De toute façon il n’y a rien de spécial à voir.
On avance même plus vite que prévu et passons le col de Hope pour terminer 115km plus loin. Plus les jours passent, plus ce pays nous dégoute. Aujourd’hui un individu dont le visage respirait l’intelligence, style Joe Star, a sorti sa tête de la voiture pour nous lâcher un « dégagez de la route, bande de …BIP ». C’est réciproque.
Nous avons été frôlés à moins de 50cm une centaine de fois, et à moins de 20cm deux fois. On vous laisse imaginer quand c’est un semi à deux remorques, qui roule à plus de 100km/h ! Sans compter les doigts d’honneur, un nouveau moyen de communication. Ca devient tellement dangereux qu’on pense à arrêter le vélo dans ce pays d’arriérés. Nous n’avons surement pas envie de demander un quelconque service, ni de leur lâcher nos dollars, donc ce soir, ni jardin, ni camping, nous dormons dans la forêt, derrière un tas de gravier.

Mardi 3 Janvier :

La nuit apaise quelque peu notre rancœur : nous allons essayer d’adopter la cool attitude jusqu’à Dunedin. Alors ce matin, il pleut un peu mais ce n’est pas grave, ca pourrait être plus fort… Et puis bien sûr on se fait encore frôler mais jamais renverser donc tout va bien… Et puis, on continue de rouler le plus vite possible. On rejoint la côte Ouest aux alentours de Westport.

On trouve un petit camping, avec une belle pelouse pour 3€ chacun, ça change des 12€ par personne habituels. Une journée pas bien palpitante mais toujours mieux qu’hier. Et puis les routes commencent à être moins fréquentées, il était temps.

Mercredi 4 Janvier :

Ce matin, alors que nous ouvrons un œil, nous entendons des gouttes de pluie tomber sur la tente… C’est reparti… autant faire la grasse matinée en espérant que la pluie cesse. Mais avec cette chaleur dans la tente, on n’arrive pas à dormir, on voit même des ombres se dessiner sur la tente… Vers 10h, nous nous motivons pour nous lever et, à notre grande surprise, le ciel est parfaitement bleu, sans un nuage ! Tous nos voisins sont partis depuis bien longtemps, et les gouttes de pluie que l’on entendait ne sont autres que des sandflies qui foncent dans la tente pour essayer d’y rentrer !!
Ah oui, on ne vous a pas encore parlé de ces magnifiques petites bêtes, bien plus petites que des moustiques, qui adorent nos poignées, nos chevilles et notre cou et qui sévissent en particulier sur la côte Ouest de l’île du Sud. La piqûre est plus douloureuse, et peut carrément faire une bosse. C’est une question de chance : Olivier a droit a une grosse bosse à chaque piqûre, Audrey s’en sort avec un bouton type moustique, en un peu plus marqué ! Tous les soirs, nous partons à la chasse au sandflies dans la tente avant de s’endormir, histoire de ne pas se réveiller avec la tête en chou-fleur !
Nous repartons le long de la côte Ouest.

Nous roulons tranquillement sur des montagnes Russes, qui nous mènent aux fameux Pancakes de Punakaiki. Des sortes de rochers plats, en forme de crêpes, empilés les uns sur les autres.

Fort heureusement le trafic est plus light, et principalement composé de touristes en vacances qui sont contents de voir des cyclistes ! Ca change et ça fait plaisir.
Nous rencontrons deux autres couples de cyclistes, dont un couple d’Allemands partageant notre avis sur ce pays, . Après avoir fait l’Europe de l’Est et la Turquie, ils sont vraiment déçus du manque d’hospitalité des Néo-Zélandais et ont même essayé d’avancer leur billet d’avion ! Par contre, étant donné qu’ils viennent du Sud, ce n’est pas très rassurant pour la suite !

Jeudi 5 Janvier :

La galère continue : Audrey s’est réveillée en pleine nuit à même le sol car un des matelas est percé. Nous n’avons pas de quoi réparer, ça devra attendre la prochaine grande ville, autrement dit soit à Greymouth, on croise les doigts, soit dans une grosse semaine car la côte Ouest est plutôt déserte.
La journée commence par 45km de front de mer. Les paysages offerts par cette route lui ont permis d’être classée dans le Top 10 des plus belles routes monde, selon Lonely Planet. Du coup, nous roulons avec entrain. Même si nous ne sommes définitivement pas convaincus par ce classement, nous sommes d’accord pour dire que c’est très beau.

Cela nous mène à Greymouth, la plus grande ville de la côte Ouest avec 14 000 habitants. Nous avons toute une liste de trucs à faire avant de partir vers le Sud dont : vérifier la météo des prochains jours, trouver un taraud à main pour refileter le pas de vis qui bloque l’excentrique (Olivier ne peut plus se mettre en danseuse depuis plusieurs jours), faire de grosses courses pour la semaine qui arrive, aller sur internet, trouver des rustines pour le matelas… Puis nous repartons.
Après 10km, Mince !!! On a oublié les rustines ! De toute façon à cette heure-ci, c’est fermé, et on ne veut pas attendre demain. On va faire un soir sur deux, chacun son tour dormira par terre jusqu’à Wanaka, prochaine ville, dans 10 jours.
Nous continuons donc notre route pour nous rendre à un camping que nous ne trouverons jamais et nous finissons au bord d’une rivière. La plus sale que nous n’ayons jamais vu !
Au passage, et pour finir ce récit en beauté, un exemple de goût Néo-Zélandais en matière de décoration :

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