Marlborough Et Otago-Nouvelle-Zélande

Notre avancement dans cette aventure.

Nous voici à Blenheim, dans la région de Marlborough en Nouvelle-Zélande, après 9 mois de voyage et plus de 9000km parcourus. Pour résumer, nous avons visité les principales régions viticoles du Chili et de l’Argentine, puis nous avons traversé la Bolivie où l’altitude et les conditions climatiques ne permettent pas la production de vin. Mais même sans vignes, les paysages de la Bolivie nous ont bluffés. Nous avons traversé le désert du Sud Lipez entre San Pedro de Atacama au Chili et le Salar d’Uyuni. 10 jours d’autonomie en nourriture, 450 km à parcourir entre 4500 et 5000m d’altitude, pas de route, seules quelques traces de Jeep laissées dans le sable et les cailloux, le tout sous un vent redoutable, et par des températures glaciales, jusqu’à -25°C la nuit sous la tente. Cette traversée restera inoubliable.

De là, nous avons continué au Pérou, où nous avons vu quelques vignobles sur la côte Pacifique. Ici et en Bolivie, les vins commercialisés sont généralement Péruviens et Chiliens, et la capsule à vis tient une bonne place sur les étalages.

De la capitale Péruvienne, nous nous sommes envolés pour le Canada. Nous avons traversé les magnifiques parcs des Rocheuses, puis deux des trois régions viticoles de cet immense pays : la vallée de l’Okanagan et l’île de Vancouver. Pour avoir une vision complète, il nous aurait manqué le Québec, à 4000km de là, un peu loin pour nos jambes de cyclistes. En tout cas, ici, impossible de trouver une bouteille de vin ailleurs que dans une boutique d’alcool interdite aux mineurs. La capsule à vis a, quant à elle, percé le marché depuis plusieurs années et tient tête aux bouchons de liège traditionnels.

C’est aux Etats-Unis que nous continuons notre tour. Nous traversons l’état de Washington, puis l’Oregon, un grand producteur de Pinot Noir. Ceci pour arriver en Californie (90% de la production de vin des Etats-Unis), et plus particulièrement dans les vallées de Napa et de Sonoma. Nous avons la chance de pouvoir y déguster des Cabernets Sauvignons très hauts de gamme. Parmi ceux que nous goutons, le meilleur est capsulé, comme quoi même dans un pays réputé conservateur, les changements s’opèrent. D’ailleurs, nous assistons en compagnie d'œnologues à une dégustation comparative d'un même vin bouché avec différentes capsules Stelvin (capsules garnies de joints différents), ceci afin d'étudier l'évolution du vin.

Nous profitons ensuite des parcs nationaux du Yosemite, et de la vallée de la Mort avant de défiler avec notre tandem sur « The Strip », principal boulevard de Las Vegas. Notre périple aux Etats-Unis se termine par de magnifiques randonnées dans les canyons qu’offrent l’Arizona et l’Utah. Puis c’est en Nouvelle-Calédonie que nous avons atterris. Après deux semaines de vacances sur des plages tropicales paradisiaques, nous avons découvert la culture Kanak. Leur mode de vie est tellement éloigné du notre que nous avons beaucoup de mal à nous dire que cette île fait partie de la France. Leur culture est cependant une vraie richesse et c’est avec plaisir que pour la première fois nous voyons une terre colonisée dont la vie aborigène n’a pas été anéantie.

Nous voilà maintenant chez les Kiwis. Nous arrivons juste après la victoire des All Blacks d’un seul point en finale de coupe du monde de Rugby, contre la France. Nous sommes donc assez bien reçus et en général les gens essayent de nous réconforter. Si nous étions mauvais perdant nous pourrions dire que l’arbitre . . . N’en parlons plus !




Région du Marlborough (du 19 au 21 Décembre 2011).

Généralités sur la région.

C’est ici, dans la région de Marlborough qu’est née la viticulture en Nouvelle-Zélande, au début du 19ème siècle. Le succès des Sauvignons Blancs à travers le monde depuis les années 1980 a permis un essor rapide aux vignobles, passant de 5 000 à 35 000 ha en 30 ans. C’est dans cette région que sont aujourd’hui produits deux-tiers des vins Néo-Zélandais.
Avec 66% de la production de raisin, le Sauvignon Blanc est réellement le cépage-roi de la Nouvelle-Zélande. Il s’exprime ici de façon unique, par des arômes fruités surprenants. En second, mais avec seulement 10% de la production nationale, on retrouve le Chardonnay ! En troisième le Pinot Noir, et pour finir, tous les autres cépages qui sont présents mais en très petite quantité.
Ici, comme en France, les domaines sont petits et familiaux, à quelques exceptions près. En revanche, 55% des raisins sont achetés à des producteurs de raisin. Une cave peut ainsi avoir une dizaine de producteurs de raisins différents.
Environ 85% des vins sont destinés à l’export (Australie, Royaume-Uni et Etats-Unis essentiellement).
Nous avons trouvé le Sauvignon Blanc Néo-Zélandais vraiment différent de ceux que l’on a pu goûter jusqu’à présent. Deux types se démarquent : le Sauvignon Blanc qui passe en fût de chêne, plutôt sec, acide, aux arômes d’agrumes. Ou le Sauvignon Blanc jeune, celui qui nous a conquis, fruité au nez comme en bouche, avec bien souvent, de forts arômes de fruits tropicaux.



Saint Clair

C’est après une nuit passée dans notre tente au milieu de jeunes vignes d’un producteur de raisins que nous attaquons notre tour des caves de la région. Les festivités commencent chez Saint Clair.

C’est une grosse cave familiale fondée en 1978, qui produit du vin seulement depuis 1993 et qui pourtant s’est imposée très rapidement dans le monde du vin. Notamment grâce à ses Sauvignons Blancs qui ont rapporté au domaine de nombreux titres et distinctions dans des compétions internationales. Leurs raisins proviennent de six différentes parties de la vallée afin d’avoir des conditions optimales de maturations pour chaque variété.
Nous sommes assez amusés de remarquer qu’une partie de la vallée (la plus chaude et ensoleillée) est réservée au Sauvignon Blanc et Merlot, qu’au fond de la vallée, on produit du Chardonnay et Pinot Noir, alors que sur les montagnes, on produit du Pinot Gris, Riesling, et Gewurztraminer. Vous reconnaitrez surement les régions viticoles respectives de Bordeaux, Bourgogne, et Alsace ici séparées d’une dizaine de kilomètres seulement.
On peut aussi noter une particularité pour Saint Clair : la gamme Pioneer Block Range, leur meilleur vin. Pour chaque vin de la gamme, ils identifient sur la bouteille de quelle parcelle proviennent les raisins. Il n’y a pas d’assemblage et 100% des raisins sont du même cépage et de la même parcelle. Les différences de sol et d’âge de la vigne font la différence. C’est à l’opposé de ce que nous avons vu jusqu’à présent : on ne cherche pas à obtenir telle ou telle caractéristique en assemblant différents raisins, provenant de différentes parcelles, on cherche plutôt à laisser s’exprimer un raisin en particulier.

Comme le laissaient présager les bouteilles des étalages de vins partout en Nouvelle-Zélande, la capsule à vis domine le marché. Chez Saint Clair, 100% des bouteilles sont capsulées. Ici, nous découvrons pour la première fois un sceau fixé sur les capsules, comme on peut en trouver sur les pots de confiture par exemple. Ceci pour éviter que les personnes ouvrent la capsule afin de sentir le vin avant de l’acheter. Quelle drôle d’idée ! Ce sceau en papier est au moins un artifice simple pour palier à cette mauvaise manie.

Pour ce qui est des dégustations, nous avons vraiment adoré le Sauvignon Blanc, qui est vraiment à la hauteur de sa renommée.



Cloudy Bay.

Quelques coups de pédales plus loin nous voilà chez Cloudy Bay, notre seconde étape œnologique.
Dès notre arrivée sur le domaine, nous sommes dans l’ambiance Louis Vuitton Moët Hennessy de part l’architecture et la décoration, ce qui nous rappelle la cave Chandon près de Mendoza en Argentine. Et effectivement, le groupe LVMH a racheté en 2003 cette cave datant de 1986.

Nous avons droit à une dégustation complète d’une dizaine de vins. Nous apprécions le meilleur vin effervescent, méthode champenoise, que nous ayons eu l’occasion de gouter. Au passage, nous remarquons que les employés goutent le vin effervescent en premier à chaque fois qu’ils ouvrent une bouteille. Ceci pour déceler les bouteilles bouchonnées. Apparemment ici, c’est une bouteille sur dix qui est mise au rebut, quel gâchis.

Tous leurs Sauvignons Blancs passent en fûts de chêne 18 mois, période assez longue pour ce raisin. Question de goût… Même s’ils n’utilisent que du bois Français et seulement 10% de barriques neuves, pour limiter l’influence du bois, le chêne est bien présent au palais et enlève une part de la fraicheur que l’on attend d’un sauvignon Blanc Néo-Zélandais, mais apporte de la complexité.


Seresin Estate.

En quelques coups de pédales nous changeons de monde sans le savoir, nous découvrons la planète du biodynamique. Nous ne connaissions rien de cette pratique, mais la démarche est très intéressante.
Cette méthode de culture repose sur la recherche de l’équilibre de la vigne avec son environnement immédiat et plus lointain. La biodynamie est apparue en 1924, sous l’influence de Rudolph Steiner, philosophe autrichien, qui en énonça les principes : amélioration du sol et de la plante par des préparations issues de matières végétales, animales et minérales ; application de ces préparations à des moments précis en fonction des cycles de végétation de la vigne et en rapport avec le calendrier lunaire et planétaire ; travail du sol par des labours et des griffages ; enherbement des sols…

Quelques exemples des préparations utilisées : • Un compost à base de fumier de bovin qui est pulvérisé sur le sol en hiver. Il augmenterait la fertilité et dynamiserait les sols. C’est une préparation d’apparition récente. • La préparation 500 ou bouse de corne est l’une des préparations clé et est pulvérisée à l’automne et à la floraison. Elle favoriserait la croissance de la plante et sa vigueur • La préparation 501 ou silice de corne est appliquée juste avant la floraison et après la vendange à 4g/ha pour augmenter la résistance de la plante. • La tisane d’ortie à 100 g de plante sèche par hectare influerait sur la vigueur et aurait des actions répulsives contre les acariens et les insectes • D’autres préparations à base de plantes, numérotées de 502 à 507, sont utilisées comme additifs au compost. Cette pratique est en plein essor dans la région : 300ha en 2006 contre 1400ha en 2011 de vignes cultivées selon ce principe. Seresin produit 25 000 caisses, dont 60% de Sauvignon Blanc, et utilise la capsule Stelvin Lux ou Lux + pour leurs vins premium depuis 2005.

Particularité du domaine, liée à leurs pratiques biodynamiques, ils produisent eux-mêmes 100% de leurs raisins sur les 115ha de la propriété.
Tous leurs vins vieillissent en fut de chêne. Etonnamment, le Sauvignon Blanc y reste 4 mois, et le Pinot Gris 6 mois. Les Pinots Noir et Chardonnay y restent respectivement 12 et 9 mois, voilà qui est plus courant.



Te Whare Ra.

Nous finissons notre tour dans la vallée de Marlborough chez Te Whare Ra, une cave familiale achetée il y a quelques années par un couple Australien/Néo-Zélandais (Anna & Jason Flowerday), et leurs deux paires de jumelles.

Ici, pas de certification biodynamique mais l’esprit est là. Tout est fait à la main. Le compost au fumier de bovin provient des quelques vaches qui broutent dans le jardin et donnent du lait. Tous les sous produits de la vigne sont compostés.




Région du Central Otago

Nous avons beaucoup entendu parler des Pinots Noirs de la région Néo-Zélandaise de l’Otago. Cette région est au sud de l’île du Sud, et nous nous y rendons. Il nous faut 4 semaines pour parcourir ces 1400km en passant par la côte Ouest, humide mais aussi mieux préservée.
En cours de route, nous avons passé les fêtes de fin d’année dans la Golden Bay et avons été surpris par la qualité, et surtout conquis par les saveurs des Sauvignons Blancs pétillants produits selon la méthode traditionnelle champenoise. Le champagne Français n’a qu’à bien se tenir !

Située au 45ème parallèle sud, les vignes du Central Otago sont les plus au sud du monde. Cette situation correspond à d’autres régions productrices de Pinot Noir comme l’Orégon aux Etats-Unis, ou la Bourgogne. Ce cépage représente 85% de la production de la région, viennent ensuite le Chardonnay, puis les cépages de l’Alsace. C’est une région viticole minuscule par rapport à tout ce que nous avons vu jusqu'à présent, mais pas moins célèbre. Avec seulement 1500ha, cette région reculée dans ce qui s’appelle ici « le sud profond » a su gagner sa renommée.

Le Central Otago se divise en quatre sous régions et nous les avons toutes traversées : le bassin de Cromwell (70% de la surface) la vallée de Gibbston (20%), puis viennent Clyde et Alexandra (7%) et quelques hectares de vignes autour de Wanaka. Toutes ces zones sont assez éloignées les unes des autres, séparées par un relief accentué et possèdent des microclimats et des sols très différents. En se déplaçant à vélo, nous constatons ce que les climatologues annoncent : le Central Otago est la seule partie de Nouvelle-Zélande à bénéficier d’un climat semi-continental. L’été est chaud et sec, avec une grosse amplitude de température entre le jour et la nuit. Voilà qui donne des raisins avec une peau bien épaisse et de bons Pinots Noirs intenses avec une couleur bien profonde.
Le printemps et l’automne sont bien souvent ponctués de gelées nocturnes et il est amusant de remarquer que les vignes sont uniquement plantées sur le versant nord (versant ensoleillé dans l’hémisphère sud !).



Et la suite ?

Notre séjour en Nouvelle-Zélande touche à sa fin. Nous nous envolons bientôt vers l’Australie. Encore des vignes au rendez-vous, d’autant plus que nous allons arriver en pleine période de vendanges. Le pays-continent a parait-il des exploitations viticoles à son échelle. C’est ce que nous allons voir notamment dans les vignobles autour d’Adélaïde.
Vous pouvez retrouver tous les vins dont nous vous parlons entre autre sur www.wine-searcher.com. C’est un moteur de recherche des différents distributeurs online de vins. Vous pourrez comparer les prix et faire voyager votre cave en sélectionnant le meilleur de ce que chaque pays peut offrir.



Opération "Sponsorisez nos kilomètres"

Le principe est simple, nous mettons en vente les kilomètres que nous allons parcourir, soit 20 000km. Chaque kilomètre coûte un euro. Vous pouvez ainsi choisir le nombre de kilomètres que vous souhaitez parrainer. Nous remercions toutes les personnes qui nous aident à réaliser notre rêve.